mercredi 30 avril 2014

et une mauvaise (dans le même canard)
























Pensons à
  • Fortis -> BNP Paribas,
  • GB -> Carrefour,
  • Marie-Thumas -> Bonduelle (en gardant le nom de marque, quand même !),
  • Casterman -> Flammarion,
  • Société Générale de Belgique, Electrabel, Tractebel -> Suez,
  • Editions du Lombard et Dupuis -> Dargaud,
  • Wagon-lit -> Accor,
  •  Chicorée Pacha -> groupe Leroux
  • Royale belge -> Axa
  • Crédit communal -> Dexia
  • Petrofina -> Total
  • "Aux armes de Bruxelles" (restaurant de la rue des bouchers) -> groupe Flo

Et versons une (mais vraiement toute petite) larme sur la pauvre France qui va devoir céder un de ses joyaux à des étrangers.

Alstom va être racheté soit par Siemens soit par General Electric (GE), pour des tas de nobles raisons (pour Alstom: carnet de commande vide ou presque, taille insuffisante ; pour GE: fuir encore davantage le fisc américain; pour Siemens : avaler un concurrent - le TGV - et pousser son propre train à grande vitesse - l'ICE).
C'est bien triste pour la France qui perd un de ses fleurons industriels.
Mais pas pour nous ; les larmes on a déjà donné !

Une bonne nouvelle (c'est dans La Croix de ce jour)

Nouvelle avancée dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer

Sous la houlette du professeur Baulieu (photo), une équipe française a réussi à rectifier une anomalie comportementale chez un poisson atteint d’Alzheimer en lui injectant une protéine naturellement présente chez l’homme sain.

Qu’est-ce que les chercheurs ont montré ?

Une équipe de biologistes de l’Inserm dirigée par Béatrice Chambraud et le professeur Etienne-Emile Baulieu vient de démontrer que l’injection d’une protéine naturellement présente dans le cerveau des personnes valides, la FKBP52, rétablissait un comportement normal chez un poisson modèle, le poissonzèbre, atteint de la maladie d’Alzheimer (1). « Ce traitement a permis, pour la première fois, de guérir un animal comparable à un malade d’Alzheimer », explique le professeur Etienne Emile Baulieu, professeur honoraire au Collège de France. En temps normal, le minuscule poisson-zèbre, l’un des animaux modèles les plus courants aujourd’hui dans les laboratoires, fuit immédiatement dès qu’on essaie de l’approcher. En revanche, lorsqu’il soufre de la maladie d’Alzheimer, il devient apathique et s’immobilise. Cette anomalie de comportement
est considérée par les chercheurs comme un symptôme nerveux typique de la maladie. Mais
si on lui injecte la protéine FKBP52, alors il redevient « sauvage » et s’éloigne rapidement de l’homme.

Comment interpréter ces résultats ?

En 2010, les chercheurs avaient montré, dans un tube à essai, que la protéine FKBP52 était capable
de s’opposer au développement excessif du facteur clé de la maladie d’Alzheimer, la protéine Tau, une molécule pathologique qui apparaît dans le cerveau, autour des neurones. Et en 2012, ils avaient observé que le cerveau de personnes décédées de la maladie d’Alzheimer présentait un très bas niveau de protéine FKBP52, comparé à celui de personnes de même âge décédées sans altération de leurs facultés cérébrales. Ils en avaient conclu que la protéine FKBP52 jouait un rôle protecteur chez l’homme. Pour le conirmer, il fallait donc tester l’efet de cette protéine protectrice sur un animal chez qui l’on aurait préalablement induit un Alzheimer.
L’essai conduit sur le poisson-zèbre montre que les protéines Tau pathologiques sont, après
traitement, redevenues normales. « Nous pouvons donc conclure que la protéine FKBP52 est une arme anti-Tau », a estimé hier le professeur Etienne-Emile Baulieu lors d’une conférence de presse à l’Académie des sciences.

seule
en bande organisée

Que va-t-il se passer maintenant ?

« Ce succès est le premier pas vers un traitement applicable à l’espèce humaine, car la protéine Tau
pathologique est exactement la même chez l’homme, estime Etienne-Emile Baulieu. Pour la première fois, l’anomalie régresse in vivo grâce à l’activité d’une molécule endogène », poursuit-il. L’équipe va d’abord s’attacher à transposer ces expériences sur des cellules neuronales humaines in vitro.
Parallèlement, elle souhaite mesurer le taux de la protéine FKBP52 chez des personnes valides comparées à des personnes malades, de façon à déterminer s’il existe un « seuil d’alerte » qui puisse servir à élaborer un test de risque de développement de la maladie.
DENIS SERGENT
(1) Ce travail vient d’être publié dans les « Comptes rendus de l’Académie des sciences des États-Unis » (PNAS).


Commentaire: quel monde ! On n'est même plus certain de mourir idiot !

mardi 29 avril 2014

terrible non ?

"En tout homme sommeille un prophète ; lorsqu'il s'éveille, le monde s'en porte encore un peu plus mal."

et aussi
"L'échec, toujours essentiel, nous dévoile à nous-mêmes, il nous permet de nous voir comme Dieu nous voit." 
ça rassure, non ?

Portrait ?


Qui c'est ?

Thomas Merton

"A peine avons-nous fini de dire une chose qu'elle est déjà fausse."
Un peu comme les ordinateurs, tablettes... et tout ce qu'on nous fourgue comme les dernières nouveautés : si on nous les fourgue, c'est qu'elles sont déjà périmées. Les nouveautés sont encore cachées dans les cartons et les infoducs*.







* Merci à Luc de Brabander pour avoir mis ce mot à notre disposition

subversif ? ironique ? cynique ?

« On se méfie des finauds, des fripons, des farceurs ; pourtant on ne saurait leur imputer aucune des grandes convulsions de l’Histoire ; ne croyant en rien, ils ne fouillent pas vos coeurs, ni vos arrière-pensées ; l’humanité leur doit le peu de moments de prospérité qu’elle connut : ce sont eux qui sauvent les peuples que les fanatiques torturent et les “idéalistes” ruinent. »
extrait de Précis de décomposition

On pense à Robespierre, Saint-Just, Hitler, Pol Pot, tous ces purs qui veulent le bien de l'humanité en tuant tous les méchants, les ennemis, les subversifs. Tout cela donne à réfléchir.

L'auteur savait de quoi il parlait car il en avait goûté, comme acteur et comme spectateur ; il est vrai qu'il était jeune à l'époque.

Son portrait


lundi 28 avril 2014

de Henri Beyle

" Le régime idéal est la monarchie absolue tempérée par l’assassinat."
Bien vu, non ? Qu'en pensez-vous ?


Le même monsieur s'est vu emprunter son nom pour désigner un syndrome (sun-dromos: courir avec) qui rassemble palpitations, vertiges, suffocations et parfois même hallucinations chez certaines personnes lorsqu'elles sont soumises à un excès d'oeuvre d'art.

samedi 26 avril 2014

certitudes ?



"Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule."


Toute certitude, François-Marie ? Pour les religions, on savait mais les autres ?

Noeud gordien

"NŒUD GORDIEN : a rapport à l’Antiquité (manière des anciens de nouer leur cravate)." (in Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues).

"Alexandre tranchant le noeud gordien" par Jean Simon Berthélémy
Plus sérieux mais moins drôle :Alexandre (dit le Grand) arrivé à Gordion en Phrygie, est mis au défi de dénouer le noeud qui attache char de Midas à son timon. Comme il lui est impossible de trouver l'extrémité du lien avec lequel il est fait, Alexandre (d'autres disent un de ses soldats, sur son ordre) le tranche d'un coup d'épée. Facile, vite fait, efficace mais pas très élégant tout de même.

Silène, d'après Rubens (et ça se voit!)


Ceci pour vous dire un petit mot de Midas (fils de Gordias qui a donné son nom à la ville de Gordion). La légende (du latin legenda : chose qu'il faut dire) dit que ce monsieur était cupide, au point que à Dionysos qui dans son infinie bonté lui demandait comment il pouvait le remercier d'avoir recueilli son vieux précepteur Silène (qui s'était égaré tant il était saoul), il demanda de changer en or tout ce qu'il toucherait, ce qui est très gênant pour manger et boire (sans parler du petit coin...).
Sur quoi Midas supplia Dionysos ("timeo Danaos...") de le débarrasser de son cadeau empoisonné, ce qu'à ce dieu ne plaise ; le remède de Dionysos était simple : aller se laver les mains dans le fleuve Pactole, ce que fit Midas, pour le plus grand bonheur des orpailleurs phrygiens et du ministre des finances.

Pris pour arbitre dans un concours musical entre Apollon et le satyre Marsyas, Midas qui n'en ratait pas une, donna le prix à Marsyas, ce dont Apollon ("timeo...") le remercia en lui faisant cadeau d'une paire d'oreilles d'âne, que le pauvre tenta de cacher avec un bonnet (phrygien évidemment).

AVANT

Jacob Jordaens
Abraham Govaerts



De la le doux usage d'affubler les enfants d'un bonnet d'âne lorsqu'ils donnent de mauvaises réponses à l'école.

 Pour le bonnet phrygien, il y a rupture de stock ; les seuls qu'on puisse encore se procurer portent la cocarde tricolore, et parfois la tête de Marianne (ou de la Liberté guidant le  peuple) en-dessous.

Oeuf de Colomb ?


Cristoforo Colombo était génois, c'est-à-dire citoyen de la république de Gênes car l'Italie n'existait pas à l'époque. Il est né entre le 25 août et le 31 octobre 1451 (c'est le plus long accouchement de l'histoire, ou c'est l'état civil ou alors une affaire de rectification de calendrier... à vous la recherche).
Tout génois qu'il était, c'est chez les souverains d'Espagne qu'il a trouvé ses sponsors (anachronisme linguistique).
Lors d'un repas après sa découverte d'une nouvelle route vers les Indes (il n'a - semble-t-il - jamais su que c'était un nouveau continent), un convive aurait commenté sa découverte d'une nouvelle route vers les Indes : "Facile, il suffisait d'y penser !" Sur quoi Colomb l'aurait mis au défi de faire tenir un oeuf dur sur la pointe. La suite est connue.

Mais l'histoire tout entière serait apocryphe ; en fait elle concernerait Filippo Brunelleschi (citoyen de Florence, probablement), dont on aurait mis en doute le réalisme des plans de la coupole de la basilique San Lorenzo (dont la forme est ovoïde; ovoïde, oeuf, à cela aussi il aurait fallu penser). La suite est la même que pour Christophe Colomb (saviez-vous qu'il était aussi goutteux et avait la vue basse ?).


Pour simplifier encore, même l'histoire de Brunelleschi serait aprocryphe. Elle aurait pour auteur Girolamo Benzoni.

En fait dans les deux cas, un trait de génie, auquel personne ne croit pas (ou ne veut croire, par jalousie, envie, conformisme...).
L'artiste pense ce à quoi personne n'a jamais pensé, ce qui dé-range.

Merci à Jean-Claude Bologne de qui proviennent - en partie - ces précieuses informations.


Ceci dit, j'ajoute un commentaire de mon cru : il y a ceux qui causent et ceux qui agissent ; entre les deux un abîme.

vendredi 25 avril 2014

Prolo

OU: de la force de production à la force de reproduction
à propos de l'observation d'une sociologue française estomaquée par les très nombreuses grossesses d'adolescentes dans le nord, à qui une adolescente a fait remarquer : "Avec un diplôme nous n'existons pas; avec un enfant nous sommes quelqu'un."



Du latin : Proles, enfant.
Dans la République romaine, les plus pauvres, ceux qui n'avaient que leurs enfants comme biens, étaient appelés proletarii, ce que le cher Karl Marx dans sa grande bonté a modifié en "ceux qui n'ont que leur force de travail", ce qui est une nuance de taille.
En Belgique avoir beaucoup d'enfants c'est former une "famille nombreuse", du moins pour le moment ; serions-nous des prolétaires ? Au sens strict, c'est évident. Peut-être fera-t-on de nouveau coïncider grammaire et réalité dans quelques temps, qui sait ? Et voici la recette qu'appliquent les puissants pour s'assurer leur tranquillité, d'après Georges Orwell.




jeudi 24 avril 2014

Comment transformer un peintre en plat populaire



La comtesse Amalia Mocenigo écoutait scrupuleusement les directives de son médecin qui un jour lui interdit de manger de la viande cuite (on se demande pourquoi, mais c'est une autre histoire). Au Harri's Bar de Venise, le chef appelé Cipriani et prénommé Giuseppe (dit l'histoire) conçut pour elle un plat de fines tranches de boeuf assaisonnées d'huile d'olive, de sel, de poivre et de jus de citron, ce qui leur donne une couleur d'un rouge très proche de celui qu'on observe dans les peintures de Vittore Carpaccio, peintre vénitien que je n'ai appris à connaître que grâce au plat et aussi aux textes de Michel Serres.
Est-ce un hasard si cette année-là était organisée une grande exposition Carpaccio ?
Le narrateur de cette histoire ("si no e vero...") n'est autre que le fils de Giuseppe, Arrigo Cipriani qui a succédé à son papa à la tête du Harri's bar.

La peinture qui aurait retenu l'attention de papa Cipriani est "Le triomphe de St Georges". Jugez vous-mêmes. J'ai vu plus convaincant, mais dans un livre.


Inutile d'ajouter qu'il est arrivé malheur au l'invention de Giuseppe Cipriani ; on appelle carpaccio n'importe quelle crudité en tranches fines de l'huile d'olive ; la couleur n'a plus d'importance. Pourtant bien d'autres peintres mériteraient d'entrer dans l'immortalité par la cuisine mais voilà, il faudrait inventer le plat dans la ville où il (elle) est exposé(e) et trouver un lien entre le plat et le peintre, ce qui demande du talent et un sens de l'à propos.

mercredi 23 avril 2014

កម្ពុជា




កម្ពុជen khmer
Cambodge - Kampuchea


Capitale : Phnom Penh

Drapeau : rouge (la nation), blanc (la religion : c'est le temple d'Angkor), bleu (le roi).


Population: ici une nuance s'impose suivant l'année où elle a été calculée; actuellement 14.771.000 habitants; entre 1975 et 1979 1.700.000 personnes ont disparu (et pourtant il ne s'agissait pas d'une guerre de religion).



La grande majorité des habitants sont kmers bouddhistes (avec des zestes d'indouisme, de culte des ancêtres et  d'animisme), l'ethnie suivante étant celle des Cham, musulmans (sans doute avec beaucoup de zestes aussi). Et je vous fais grâce des autres ethnies qui sont nombreuses.
La mortalité péri-natale et infantile y est encore énorme, l'appui médical plutôt maigre, l'accès à l'eau potable très limité.

Au Cambodge, on parle khmer, langue du groupe môn-khmer qui fait partie des langues austro-asiatiques; contrairement au vietnamien (qui appartient au même groupe), ce n'est pas une langue tonale.

Et pourtant l'empire khmer a dominé la région pendant cinq siècles, du IXème au XIIIème siècle. On y est passé de l'hindouisme au "grand véhicule" puis au "petit véhicule" (en français Mahayana et Hinayana ou Théravada). De l'empire khmer ne nous restent que peu de traces écrites, la plupart épigraphiques (ce qui est écrit sur la pierre, l'argile... bref, tout ce qui ne pourrit pas).


Ce que nous en connaissons, c'est "la douceur de la population khmère qui s'exprime par le sourire de tous ses habitants."  Ce sourire et cette douceur sont d'ailleurs des constantes des pays bouddhistes, ce dont témoignent l'écrasement des hindous tamouls au Sri Lanka, les persécutions des Rohingyas en Birmanie, le silence religieux des autorités bouddhistes au Japon avant et pendant la seconde (ou ne serait-ce que la deuxième ?) guerre mondiale, la condescendance des moines tibétains du Potala pour sa population avant l'arrivée des communistes chinois.

Heureusement que des Occidentaux dans leur immense et lucide bonté ont su préserver les trésors d'Angkor Vat en les vendant à des marchands d'antiquités qui leur ont assuré le sort qu'ils méritaient dans des collections privées.


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Voilà pour ces trois pays du sud-est asiatiques dont on nous a rebattu les oreilles et écrasé les populations pendant vingt ans. Et on aurait tort de croire qu'il ne s'agit que de méchants occidentaux ; dans toute guerre il y a des profiteurs locaux qui se font leur beurre et savent retourner leur veste à temps.

Sur le Cambodge récent, il existe de nombreux documents dont les films de Rithy Panh qui a vécu la période des khmers rouges et a dû fuir son pays, à quinze ans. Parmi les plus connus, "S21, la machine de mort khmère rouge."



Et aussi quelques photos comme sur ce site http://www.charlescarrard.com/gallery/S21/


Comment a-t-on pu même rêver d'arrêter les massacres de Yougoslavie ou du Rwanda alors que ceux du Cambodge s'étaient déroulés sans entrave. Pourquoi mourir pour le Cambodge, le Rwanda ou la Yougoslavie alors que personne n'a voulu mourir pour Dantzig ?

mardi 22 avril 2014

Laos

Laos
vient du nom du peuple le plus nombreux qui occupe le pays et aussi de sa langue (langue du groupe thaï de la famille des langues thaïes-kadaïes) ; il y en a cinq versions, dont la plus courante est celle de la capitale Vientiane; c'est une langue tonale (6 tons).

Exemple d'écriture:
ມະນຸດທຸກຄົນເກີດມາມີກຽດສັກສີ, ສິດທິ, ເສຣີພາບແລະຄວາມສເມີພາບເທົ່າທຽມກັນ. ທຸກໆຄົນມີເຫດຜົນແລະຄວາມຄິດຄວາມເຫັນສ່ວນຕົວຂອງໃຜຂອງມັນ, ແຕ່ວ່າມະນຸດທຸກໆຄົນຄວນປະພຶດຕໍ່ກັນຄືກັນກັບເປັນອ້າຍນ້ອງກັນ
(au cas assez probable où vous n'auriez pas compris, il s'agit - paraît-il - de l'article premier de la déclaration des droits de l'homme).

Le Laos est maintenant une république populaire démocratique, sans accès à la mer, comme la Suisse.

Sa capitale est Vientiane depuis 1563 (elle succède à Louang Prabang, l'ancienne capitale), chacune étant capitale d'une partie du pays, les deux formant un seul pays (comme la Belgique et bien d'autres pays encore).
Environ 6.500.000 habitants sur 236.800 km² soit 27.4 habitants au km²  (la Belgique: 11.161.642 d'habitants sur 30.528 km² soit 364 habitants au km² en 2013). On ne bouscule pas.

Carte: entre Chine, Birmanie (Myanmar), Thaïlande, Vietnam, Cambodge.


 Drapeaux

Deux bandes rouges pour le sang versé pour l'indépendance du pays, une bande bleue pour le Mékong et un cercle blanc soit pour la lune sur le Mékong, soit pour le parti communiste qui unifie le pays (au choix).

Auparavant c'était plus joli : un éléphant à trois têtes qui représentent les trois royaumes de base: Louang Prabang, Vientiane et Champassak. Le piédestal représente la loi qui gouverne le  pays et le parasol représente le mont Menu de la philosophie indouiste.

 
Des mots: plaine des jarres (où on a retrouvé des vestiges qualifiés d'énigmatiques), influence des khmers premiers (on ne dit plus primitif, voyons !) et du bouddhisme local.
Arrivée des Thaïs du sud chinois, occupations et dominations diverses (birmane, chinoise et siamoise, le Siam étant l'ancien nom de la Thaïlande - pays des Thaïs).
Puis protectorat français sur la partie orientale du pays (rive gauche du Mékong), arrachée au Siam, qui devient partie de l'union indochinoise française en 1899.
Indépendance du royaume du Laos vers 1953-1954. Guerre civile entre la monarchie et le Pathet Lao (encore un mot) qui finit par l'emporter.

Le sort du Laos a été très lié à la guerre du Vietnam car c'est par là que passait la piste appelée Ho Chi Minh par où étaient acheminés les approvisionnements et fournitures des troupes indépendantistes (dites communistes) du Vietnam. Conséquence : pendant neuf ans, le pays a subi un bombardement toutes les huit minutes (500 bombardements par mois d'après les Pentagon papers), ce que les militaires américains appelaient l'opération "rolling thunder".
Y jouaient aussi un grand rôle les princes et demi-frères Souvanna Phouma, qualifié de neutraliste (et plutôt pro-français) et Souphanouvong; le prince rouge. Jusqu'en 1973 les troupes royales et la tribu Hmong ont combattu le Viet Cong, avec le résultat qu'on sait.
Souphanouvong devient président du Laos communiste, de 1975 à 1986, puis se retire pour raisons de santé.
Un dixième de la population s'est enfui à l'arrivée des communistes au pouvoir.
Le pays se serait un peu ouvert depuis les années '90 sans qu'on sache pourquoi.

Commentaire personnel
Nous connaissons fort peu de choses du Laos sauf que la piste Hô Chi Minh y passait ce qui lui a valu des bombardements sans fin, entre autres dans la plaine des jarres où la piste en question ne passe pourtant pas.
Et dire que nous en entendions parler tous les jours à la radio et à la télévision. Ceci en dit long sur la densité d'informations que nous fournissent les médias ; quant à la qualité, mieux vaut ne plus y penser.

lundi 21 avril 2014

du sud

Viêt Nam: pays des Viêts du sud.


Nonante millions d'habitants, de langue vienamienne (appartentant à la  branche môn-khmer du groupe austro-asiatique, comme le khmer; langue isolante et monosyllabique à six tons).

Capitale : Hanoï (河內 "dans le fleuve ou plus précisément : fleuve - dedans"), située sur les rives du Fleuve Rouge.

Mille ans (en gros le premier millénaire de notre ère) de résistance à l'assimilation et à la domination des chinois qui sous la dynastie des Tang, prenant ses désirs pour la réalité, ont nommé le nord du pays : sud pacifié (en vietnamien: An-nam ; littéralement: 安南 paix - sud).
Ce doux peuple, libéré de la tutelle chinoise (moyennant tribu annuel quand même), entame une lente marche vers le sud, en bousculant l'Empire kmer et le royaume de Champa (et d'après un ami vietnamien, ça s'est mal passé pour les Cham).
Entre le milieu du XVIème et la fin du XVIIIème siècles, division du royaume en deux: le nord et le sud, pour changer : au nord les ministres Trinh (le futur Tonkin), au sud la famille Nguyen (la future Cochinchine) qui décroche la timbale avec l'aide de la France.
Puis suite à la fermeture du pays aux étrangers, grosse fâcherie de la France qui envahit le sud, la Cochinchine, la partie riche (tiens, tiens...).
Un peu plus tard, guerre franco-chinoise et invasion du nord - le Tonkin (東京: Est + capitale, les mêmes idéogrammes que pour Tôkyô) - par la France qui veut protéger ses arrières : et comme il faut passer par le centre pour aller du sud au nord, on prend aussi le centre : pourquoi se gêner ?
D'où la subdivision du pays en Tonkin, Annam et Cochinchine (d'où aussi les trois bandes rouges de l'ancien drapeau, sur fond jaune pour la couleur de la peau de ses habitants).
80 ans de présence française (auparavant les suzerains étaient chinois), puis Dien Bien Phu en 1954; nouvelle division entre nord et sur pour finir avec la gamelle américaine en 1975.

Un petit souvenir de la période française, cette chanson de Vincent Scotto (1906) chantée par Joséphine Baker pour la version féminine et par Maurice Chevalier pour la version masculine, et par bien d'autres.
Succès terrible et donc pastiches, sur la mitrailleuse (par Théodore Botrel) et la ratatouille (auteur méconnu).


https://www.youtube.com/watch?v=V6eGM4ij0Ck

On peut se demander pourquoi écrire sur le sujet ; la réponse est simple : notre génération a beaucoup entendu parler de Vietnam, rencontré de nombreux vietnamiens, souvent perdus loin de leur pays, connaissant parfois mal le français ; nous avons vu de nombreuses images du pays, entendu bien des choses (souvent très sottes) et comme la propagande y jouait un grand rôle... 

Viet Minh (acrostiche de "Ligue pour l 'indépendance du Vietnam") et Viet Congh ("communistes traîtres au Vietnam") ont été utilisés à tort et à travers, de même que les noms et mots : offensive du Têt, Ngo Dinh Diem et Ngo Dinh Nu, ou aussi Bao Dai, Cao Daïsme....
C'est pas demain que j'y verrai clair.

Pâques

"Saut" pour les uns, "Passage" pour les mêmes mais un peu plus tard ; et pour les autres, beaucoup plus tard.
Après le saut de l'ange assassin, les Hébreux ont dû se dépêcher de changer de crêmerie, d'où la recommandation de manger du pain sans levain (pas le temps de le laisser lever), d'avoir les sandales aux pieds, de mettre sa ceinture (et sans doute sa gourde) et d'avoir le bâton de marche au poing.

un coup de bâton et voilà le travail ! (version Ben Hur & Co)
idem version Chagall
Après ça, se dépêcher de vider les lieux parce que, ange ou pas, ça devient craignos en Egypte (d'ailleurs je me demande pourquoi l'ange n'assure pas la suite ; tout ça ne fait pas fort sérieux).
On court, on court et puis zut ! il y a la mer (rouge ou des joncs ou n'importe, c'est beaucoup d'eau quand même). Que faire ? Moïse et son bâton ? OK on lui fait confiance mais c'est quand même risquer sa peau: avec l'eau on ne sait jamais ; d'ailleurs les poursuivants égyptiens vont en faire l'expérience. Et de l'autre côté, c'est la terre promise, la vie sauve.






Risquer le tout pour le tout (en clair: risquer sa peau) avec l'assurance - sans preuves - que ça ira mieux de l'autre côté. Et ça marche ! (enfin, on l'espère...)

et comme ça, ça va mieux ?

dimanche 20 avril 2014

Pâques - pessa'h

Signification : "Passer par dessus", "sauter".
C'est une référence à la dixième plaie d'Egypte : l'ange de la mort passe par dessus les maisons des juifs lorsqu'il vient mettre à mort les premier-nés d'Egypte. Sympa, non ?




Pour rappel, ces dix plaies sont :
  1. l'eau changée en sang ("le Nil fut nauséabond et les Egyptiens ne purent boire de son eau") 
  2. les grenouilles ("tombèrent et recouvrirent l'Egypte")
  3. les moustiques ("toute la poussière du sol se changea en moustiques")
  4. les mouches / taons / bêtes sauvages ("dans tout le pays", s'il vous plait)
  5. la mort des troupeaux (faut-il commenter ?)
  6. les ulcères ("bêtes et gens couverts de pustules")
  7. la grêle ("qui transforme en feu le pays d'Egypte" ? !!!)
  8. les sauterelles (sans commentaires : après les sauterelles on ne mange pas)
  9. les ténèbres ("couvrirent le pays d'Egypte")
  10. la mort des premier-nés ("tous les premier-nés mourront...")0
Certains disent que tout ça c'est des blagues et que c'est tout la faute de l'explosion du volcan Santorini, en Grèce. Vaut la lecture pour ceux qui aiment ça  sur http://www.dinosoria.com/plaies_egypte.htm mais c'est anachronique et typique d'un certain scientisme.

Une autre série d'explications qui me semblent à la fois cohérentes, rationnelles et dans l'esprit du temps où le texte a été écrit, relie chacune des "plaies" à une des divinités égyptiennes (Thot, Anubis, Horus...) ; ça tient la route et ça sent un peu moins le règlement de compte.

  1. Le Nil changé en sang: vise Chunun (gardien du Nil) ; Hapi (l'esprit du Nil) ; Osiris (dont le Nil est le sang);
  2. Les grenouilles: Heqet, épouse de Chunun, à tête de grenouille, déesse de la révolte.
  3. Les moustiques: Bes, un des plus anciens dieux, qui est censé protéger contre les animaux sauvages, les serpents et les insectes. Ou aussi Thot.
  4. Les mouches : Bes encore. Ou aussi Isis et Shou.
  5. La mort des troupeaux: Hathor à forme de vache, fille de Râ; Apis, le taureau symbole de fertilité; Mer-Wer, le dieu taureau de la ville d'Héliopolis. Ou aussi Nout.
  6. Les ulcères : Imhotep, déesse de la médecine et Sechmet, patron des médecins. Ou aussi Thot, Isis et Ptah (allez savoir !).
  7. La grêle : Nut, déesse du ciel ; Seth, protecteur des moissons ; Nepri, déesse des céréales.
  8. Les sauterelles : visent les trois mêmes ou aussi Serapis, dieu qui protège des sauterelles.
  9. Les ténèbres : Râ, Aton, Atum, Horus, toutes trois divinités liées de près ou de loin au soleil.
  10. La mort des premier-nés: Isis est la déesse de la vie tandis qu'Osiris est celui qui la donne et patronne le pharaon.
L'histoire des dix plaies montre l'impuissance des dieux d'Egypte face à celui des Israélites.

Rappel utile : le mot chien ne mord pas.

Comput de Pâques

En hébreux "pessa'h" (פֶּסַח - à lire de droite à gauche).
Chez les chrétiens catholiques c'est aujourd'hui le 20 avril 2014.
Chez les Juifs c'était mardi le 15 avril 2014 (qui est l'année 5775 depuis la création du monde).
Chez les orthodoxes c'est comme chez les cathos, du moins cette année.

Chacun a son calendrier, basé sur un comput (c'est le terme technique ; les informaticiens n'ont rien inventé) bien précis.

La date de la Pâque catholique est déterminée par les phases de la lune, qui sont irrégulières, ce qui a conduit à utiliser une lune fictive appelée lune de Méton ou lune ecclésiastique ou simplement lune du comput.
Les catholiques  se basent sur le calendrier grégorien ; du nom du pape Grégoire XIII qui, fin du XVIème siècle, a fait fixer le calcul du calendrier en tenant compte des erreurs liées aux années bisextiles ; en effet le calcul de Sosigène, l'astronome de service, comportait une erreur qui faisait glisser la date de l'équinoxe réelle (equus - nox = litt. : nuit égale jour) de plus en plus loin de l'équinoxe théorique (le 21 mars).
Faut-il ajouter que le passage de l'un à l'autre s'est passé avec beaucoup de grincements de dents ?

Chez les orthodoxes on utilise encore le calendrier julien (de Jules César en 46 avant JC), qui précédait la réforme de Grégoire XIII.

Tous ces calculs mènent à d'intéressantes anecdotes.
  • Thérèse d'Avila est ainsi morte pendant la nuit du 4 au 15 octobre 1582 ; comme François d'Assise est mort le 4 octobre, c'est le 15 qui est retenu comme jour de fête de Thérèse d'Avila.

  • Du 5 au 14 octobre 1582, il ne s'est rien passé au Vatican, en Italie, en Espagne, au Portugal et au Brésil parce que ces jours-là sont passés à la trappe.
  • Shakespeare et Cervantès sont morts le même jour mais de calendriers différents (1616 ?).


Intéressant, non ?











Ceci dit, il n'existe aucun portrait authentifié de Miguel de Cervantès.
Ce blog est-il sérieux ? je vous le demande.

Lascar



Etymologie: du persan لشکر, "lashkar" (soldat) par l'intermédiaire de l'anglais ou du portugais. Nom donné au XIXe siècle aux matelots indiens, en particulier à ceux qui étaient embarqués sur les vaisseaux français navigant dans les mers des Indes Orientales. Le terme a pris depuis un sens péjoratif.

Mais je vous le demande : y a-t-il photo ? (ou pour le dire plus clairement: vous faut-il la photo "finish" pour vous faire une opinion sur ces quelques garçons ?)

Les étymologies du mot sont nombreuses (persan, arabe, grec) mais l'impression que nous donne le mot est celui de : personne rusée, habile, maligne et pas très honnête). Comment être autrement lorsqu'on a été embarqué de plus ou moins bon gré sur un navire de la marine française des Indes orientales.

C'est-à-dire, au cas où vous l'ignoreriez : les Indes orientales sont le nom collectif des régions suivantes :

  • le Béloutchistan iranien,
  • le Pakistan,
  • le Népal,
  • le Bouthan,
  • l'Union indienne,
  • le Bangladesh,
  • le Sri Lanka,
  • les Maldives,
  • la Birmanie,
  • la Thaïlande,
  • le Laos,
  • la Malaise,
  • le Cambodge,
  • les Philippines,
  • Singapour,
  • Brunéi,
  • le Timor oriental,
  • l'Indonésie
    • (et ce sera tout pour aujourd'hui).


A rapprocher de l'anglais "rascal" qu'on traduit par "voyou, coquin, bougre, drôle de numéro"; si ma mémoire m'est fidèle, c'est l'insulte qu'adresse le capitaine Haddock à son second Alan (fm Remy Georges = RG - HerGé).