dimanche 31 août 2014

Monnaie unique ou monnaie commune ?

http://www.herodote.net/Comment_la_monnaie_unique_tue_l_Europe-synthese-1809.php

A lire absolument si vous voulez vous dégager du discours ambiant ; cette analyse de quinze pages me paraît marquée au coin du bon sens sans être lourdingue. Mais bien sûr il demande de savoir lire et de n'être ni europhile ni europhobe.

En commentaire : un lobbyiste allemande de grand format me disait cette semaine que l'Allemagne qui avait su tirer parti de l'euro,était europhile.
Qu'en pensent Grecs, Portugais, Espagnols, Italiens et Chypriotes ?

Le changement dans la continuité*


  
  1. Opritchnina, composée d'opritchniki ("hommes à part") -
    1. Conçue par Ivan le Terrible (en russe: Ivan Grozny)
    2. But : terrifier les opposants, en particulier la noblesse (les boyards).
    3. Epoque: 1565-1572.
    4. Tenue: uniforme noir, chevaux bruns, fléau d'arme.
    5. Nombre de victimes: environ 10.000.
  2. Okhrana - 1500 agents
    1. Conçue par Alexandre III en 1880 en réaction à des actions terroristes.
    2. But: terrifier les opposants. Son bureau parisien a inventé le "protocole des sages de Sion", célèbre faux anti-sémite.
    3. Epoque:  XIXème siècle.
  3. Tchéka puis GPU (Guépéou) - 600 (1918) puis 40.000 puis 280.000 membres (début 1921).
    1. Oeuvre de Felix Djerzinski en  1917 (1922 pour le GPU).
    2. But: terrifier les opposants par tous les moyens.
    3. Epoque: 1917 puis 1922 à 1934 (GPU)
    4. Siège: la grande Loubianka.
    5. Nombre de victimes: 10000 à 15000 (2 à 3 fois plus que le régime tsariste en 92 ans).
  4. NKVD
    1. Créé en 1923, absorbe le (O)GPU en 1934.
    2. But: contrôler la population et la direction de l'URSS pour le compte de Staline.
    3. Epoque: 1934 à 1946.
    4. Nombre de victimes: 3.500.000 soviétiques.
  5. MVD (Ministère des Affaires intérieures)
    1. Créé en 1946, souvent remanié.
    2. But: sécurité intérieure.
      1. Fonction de police et de sécurité intérieure jusqu'à la mort de Lavrenti Beria.
      2. Fonction de police à partir de 1953.
    3. Nombre de membres: 350.000
    4. Existe encore à l'heure actuelle et veille à:
      1. contrôle de l'ordre public
      2. respect des droits et obligations des personnes.
  6. NKGB (créé en 1941, devient NGB puis KGB).
  7. KGB
    1. Conçu après l'exécution de Lavrenti Beria.
    2. But : sécurité intérieure
    3. Epoque : 1953 à 1991.
    4. Nombre de collaborateurs: 1.500.000 pour certains, 400.000 pour d'autres.
    5. Fin: dissout pour tentative de putsch contre Gorbatchev en 1991. 
  8. FSB**
    1. Conçu en 1991.
    2. But : sécurité intérieure, crime organisé, lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue.
    3. Siège: la Loubianka.
    4. Nombre de membres : secret d'état.
      1. 76% des 1016 personnalités politiques les plus importantes ont un lien avec le FSB.
      2. Source: Olga Krichtanovskaïa Silovika, Echo de Moscou, 4 fev 2006.

Une photo pour vous détendre : qui est le petit garçon dans les bras de sa manman ?


 Que conclure ?

 Un petit élément de réponse ?


 Subversif, non ?
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* Paraphrase du slogan électoral de Valéry Giscard d'Estaing, président français de 1973 à 1981, battu par François Mitterand).

** Le FSB serait devenu un peu l'équivalent russe de l'ENA, dixit Joseph Saviès sur le site Herodote.net, que je peux suivre jusqu'à un certain point puisque Youri Andropov, successeur de Brejnev, était le patron du KGB. Il a été suivi par Eltsine, lui-même évincé par le colonel Vladimir Poutine, du FSB.

samedi 30 août 2014

Occasion manquée

Un Земство (ou Zemstvo), des Zemstva

du russe : Земля zemlia, terre.
 En 1864, le tsar décide de créer des conseils provinciaux où sont représentés la noblesse locale (petit pourcentage de la population, gros propriétaire terriens), les riches commerçants et les artisans, autrement dit: ceux qui pouvaient payer le cens. Fin des privilèges exclusifs de la noblesse, début de libéralisation de la société et amorce de démocratie.



Il faut savoir aussi que l'указ (ukase : décret, édit) de 1861 avait aboli le servage ; on voit par là que, à rebours de  l'usage qui en est fait, un ukase n'était pas nécessairement une mauvaise chose. D'ailleurs un décret du président de fédération de Russie s'appelle toujours "ukase."
 
3 territoires ne sont pas concernés: la Pologne (noblesse anti-russe), la Sibérie (pas un chat), le Caucase (troubles fréquents).


L'intérêt des zemstva est presque exclusivement philatélique, car chaque zemstvo a émis ses propres timbres que leur éphémérité a rendus rares et donc précieux; et aussi un peu historique.

En 1918 le nouveau pouvoir les a remplacés par des cове́т (soviets : conseils) plus représentatifs de la population.

Car divers mouvements sont restés opposés au tsar, dont 
  • bolcheviks* (fraction majoritaire du parti ouvrier social-démocrate de Russie), 
  • anarchistes (cf Dostoïevski), 
  • intelligentsia (интеллигенция) 
  • socialistes-révolutionnaires.
En 1905 écrasement de l'armée russe par celle du Japon (d'où le début de la crainte du péril jaune).



Suit bien sûr une révolution en 1905 qui voit s'opposer mencheviks, partisans de la voie parlementaire, et bolcheviks, partisans de la révolution.

En 1906 le premier ministre Piotr Arkadievitch Stolypine entreprend de moderniser la Russie en permettant aux ex-serfs d'acheter des terres et donc de les cultiver pour leur propre compte ; résultat: un doublement du nombre de petits propriétaires terriens. Il est assassiné le 18 septembre 1911.


 
En 1912 scission entre les deux au congrès de Prague.
En octobre 1917,  révolution du même nom favorisée par l'argent du kaiser Guillaume II qui veut neutraliser ainsi la Russie pour remporter la victoire sur le front de l'ouest, c'est-à-dire chez nous.

Et c'est ainsi que la Russie a vu succéder à une monarchie héréditaire, une MDD (monarchie à durée déterminée) appelée démocratie populaire, la détermination de la durée étant d'ailleurs assez floue.

En image, le drapeau du tsar
et le drapeau présidentiel.


Ca c'est simplement le drapeau russe actuel.



Ah si Monsieur Stolypine avait vécu !


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* большинство bolchinstvo : majorité (par opposition à меньшинство : minorité qui a donné menchevik).

vendredi 29 août 2014

ringardise bis


http://www.coucoucircus.org/series/1252-Ivanhoe---G%C3%A9n%C3%A9rique--VF

Il y a bien longtemps de cela (non, non ce n'est pas le début du petit chaperon rouge), quand nous avions la permission de regarder la télévision (pas la tv ni la télé ni la téloche), c'est-à-dire le jeudi vers 17 heures et parfois le dimanche, nous regardions sur Téléluxembourg une autre série intitulée... écouter le générique; il dit tout.

Très longtemps après (en réalité une dizaine d'années plus tard), quand je demandais moins souvent à regarder la télévision pour cause d'internat, le même Téléluxembourg passait une série où jouait le même acteur, devenu plus mûr et donc plus séduisant (c'était l'avis des dames), série qui a fait fureur (une des plus longues qu'ait produites la BBC), écrite d'après les romans (minables) de Leslie Charteris, intitulée "Le Saint". Générique:
https://www.youtube.com/watch?v=j2HG6j6fGSc

Plus tard encore hors internat et hors université, nous avons retrouvé le même dans le costard et l'Aston-Martin de 007.

Et maintenant j'apprends que ce bel homme, marié quelques fois, a été victime de violences conjugales de la part de ses deux premières épouses.

Jugez du résultat.


Pas à dire, les violences conjugales, ça craint !

Broken arrow




Dans notre enfance on appelait ça un "feuilleton" (de quelles feuilles pouvait-on encore parler alors ? je me le demande) ; aujourd'hui on parle de série.
Aurefois les feuilletons duraient entre 20 et 30 minutes, pub avant et pub après.
Aujourd'hui les séries sont conçues de telle façon qu'on puisse y insérer un moment de pub. Donc feuilleton ou série, c'est pub avant-pendant-après mais de toute façon environ toutes les vingt minutes.

Cette série (feuilleton)-ci comportait 52 épisodes d'environ 27 minutes. Elle était tirée, comme il arrive encore aujourd'hui, d'un film à succès, lui-même inspiré du livre à grand succès d'Eliott Arnold intitulé "Broken arrow", que nous connaissions sous le titre de "La flèche brisée" (image centrale).

Le roman raconte avec exactitude - semble-t-il - l'histoire des relations entre deux hommes de parole et de coeur, le chef Cochise de la tribu chiricahua du groupe apache (à G) et l'éclaireur Thomas (Tom) Jeffords (à G) qui s'étaient liés d'amitié au point de devenir frères de sang et ont tous deux beaucoup contribué à apaiser les relations entre indiens et blancs, avec l'aide du général Oliver Howard qui avait déjà fait ses preuves en aidant les esclaves noirs affranchis après la guerre de Sécession.

Malheureusement la cupidité de certains blancs qui voulaient s'emparer des filons d'argent situés sur les terres apaches a relancé les guerres indiennes, qui se sont terminées avec Géronimo.
Comme le dit le proverbe russe
"le loup est voleur par instinct, l'homme par cupidité"

Pour un coup de vieux très ringard, jetez un coup d'oeil sur le générique de l'époque.

https://www.youtube.com/watch?v=JaYaMlGAy10

jeudi 28 août 2014

Andras Peto (1893-1967)


Ce sera bref car on ne semble guère s'intéresser à ce petit homme, pédiâtre (FR) ou médecin de rééducation (EN), hongrois de surcroît, qui dans le courant des années '40 a mis au point une méthode d'éducation pour enfants infirmes moteurs cérébraux (en abrégé IMC - en anglais: cerebral palsy). Son champ d'application a été ensuite étendu aux parkinsoniens, aux patients atteints d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou de sclérose en plaques.

A la dissolution du bloc de l'est sa méthode s'est répandue dans le monde, mais le Dr Petö n'est bien sûr plus là pour le voir. Car quand on naît en 1893, il est rare qu'on atteigne 1990 ; pour lui ça s'est arrêté en 1967.

Sa méthode, appelée éducation conductive, est fondée sur le travail d'une équipe dirigée par un "conducteur" formé en quatre ans, en kinésithérapie, logopédie, neurologie, psychologie entre autres.

Deux choses attirent mon attention:
  • Ici et là apparaissent des personnalités qui s'attaquent à un problème (de santé ou autre) et rassemblent autour d'eux une équipe qu'ils animent et qui les soutient dans la mise au point d'un programme de traitement.C'est le cas de 
    • Gerda Alexander et l'eutonie, 
    • Jacques Dalcroze, père de la méthode rythmique Dalcroze de renommée internationale),
    • Berta et son mari le Dr Karel Bobath, créateurs de la méthode Bobath, très utilisée pour les IMC et les AVC,
    • le Dr Vaclav Vojta, créateur de la méthode du même nom destinée à nombres de troubles neuromusculaires de l'enfant,
    • les Dr Kabat, Knott et Voss, créateurs de la Facilitation Proprioceptive Neuromusculaire,
    • Françoise Mézières, créatrice de la méthode homonyme...
    • et tant d'autres...
    • (il faudrait aussi ajouter tous les créateurs et créatrices de méthodes de psychothérapie et de bien-être, souvent cupides et que pour cette raison je ne citerai pas).
Tout ce petit monde y est allé de sa méthode, souvent avec honnêteté, souvent avec méthode, et souvent aussi en créant une atmosphère presque mystique avec initiés et profanes.
  • Ces créateurs de méthodes sont sans doute de tous les temps et de tous les lieux ; en médecine, elles attirent presque toujours des personnes qui désespèrent de guérir ou de voir guérir leurs proches par la médecine appelée "officielle" ou "orthodoxe". C'est pathétique mais souvent c'est le seul moyen de garder un peu d'espoir.
Mais comment leur jeter la pierre et comment faire autrement ?

mercredi 27 août 2014

Kindergarten






Un peu daté comme portrait, non ?

Son nom ? Je vous le donne en mille : Friedrich Fröbel. Nationalité: allemande.
Né en Thuringe à Oberweissbach en 1782 et mort à Mariënthal en 1852 ;la ville est située probablement à l'union des frontières qui séparent Allemagne, Pologne et république tchèque. Mariënthal semble être un bled perdu que même google ne connaît pas.

Il n'est connu chez nous que par le mot "fröbeliennes", nom donné aux gardiennes d'enfants et institutrices d'école "gardienne", qu'on appelle aussi jardin d'enfants.

L'homme mérite bien davantage que ces quelques mots; il est d'ailleurs difficile de résumer son oeuvre, même à grands traits.

Né en Thuringe, il perd sa mère à l'âge de six mois; son père (un pasteur) se remarie, sa belle-mère est une marâtre qui ne s'occupe pas de lui, d'où une profonde solitude où il développe des dons d'autodidacte d'une part en réfléchissant sur la bible (si si !) et sur son observation des champs, des bois et de toute la nature.

Plus tard il est recueilli par son oncle Hofmann et fréquente encore l'école jusqu'à sa confirmation, après quoi son père qui le considère comme peu intelligent, le contraint à apprendre le métier d'arpenteur, ce qu'il fait pendant deux ans ; il est mal considéré mais y a pris le goût des mathématiques et des sciences naturelles. Brèves études à Iéna qu'il doit interrompre pour seconder son père gravement malade.

Après la mort du père en 1802, il exerce le métier d'arpenteur, qui comme on le sait, mène à tout à condition d'en sortir ; pour lui c'est la découverte des philosophes allemands de son temps: Schelling, Novalis, Arndt.
Après un petit galop d'essai dans l'architecture (il vide les étriers), il est amené à travailler dans une école où il applique les principes de Pestalozzi. Et là

c'est le flash !!!

Il a enfin trouvé sa voie. Suit une période de formation chez Pestalozzi soi-même puis de tentatives plus ou moins (surtout moins) réussies de diffuser ces idées, en les appliquant de façon très personnelles (ce qui montre son intelligence et sa liberté de pensée).
Toute sa vie est de la même eau : essai d'appliquer ses idées et obstacles constants, parfois même gigantesques comme l'opposition du chancelier Metternich (on ne pouvait pas rêver pire à l'époque).

De sorte que malgré ses immenses efforts, le bilan matériel de sa vie est assez lamentable. Mais son influence s'est poursuivie et amplifiée après sa mort grâce à Mme Bertha von Marenholz-Bülow qui a multiplié les conférences en Angleterre, Italie, Belgique, France, Suisse et Pays-Bas; une de ses élèves a porté le message en Espagne, au Portugal, en Hongrie, en Bulgarie, en Bohême et en Pologne; même la Russie a été touchée par sa bonne nouvelle.

Et c'est ainsi que vos enfants et petits-enfants fréquentent le Kindergarten dont l'idée lui revient entièrement.

Merci M. Fröbel.


Pour en savoir davantage (et il y a beaucoup à apprendre de la vie de ce grand homme), préparez tartines et thermos de café et jetez un coup d'oeil sur le site suivant



Montessori, Freinet, Fröbel, Pestalozzi & Co




Johann-Heinrich Pestalozzi (1746 - 1827), pédagogue suisse qui a décidé de mettre en application les idées de son compatriote Jean-Jacques Rousseau ; M. Pestalozzi s'est intéressé à l'éducation des enfants, garçons puis filles puis sourds-muets*. Ses travaux auraient inspiré toute l'Europe de son temps via ses livres "Léonard et Gertrude" et "Comment Gertrude instruit ses enfants".

4 principes :
  1. Du concret à l'abstrait.
  2. Du proche au lointain.
  3. Du simple au compliqué.
  4. Avancer progressivement et graduellement.
Il existe maintenant un village d'enfants Pestalozzi à Trogen.
Pestalozzi est un des grands hommes de la ville d'Yverdon-les-bains, à l'extrémité sud du lac de Neufchâtel, dans le canton de Vaud.



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* Est-ce eux qui sont-ils muets ou nous qui sommes sourds ?