mardi 26 novembre 2013

histoire de vous donner le bourdon

Chanté pour la première fois par Jean-Jacques Debout, époux de Chantal Goya pour qui il a beaucoup écrit (et oui ! Le monde est petit).

Photo de Jean-Jacques Debout que nous avons connu jeune, à  la radio et la télévision, en un temps où on parlait encore français sans être taxé de FN, poujadisme...

         =>*        
Cette jolie chanson nous foutait le bourdon toute la journée quand nous l'entendions ; bizarrement c'était un tube à l'époque.

Les Boutons dorés
de Maurice Vidalin et Jacques Datin (1965)
interprété par Jean-Jacques Debout

On suit le mur de l'hopital
On passe le pont sur la rivière on tourne au coin du cimetière.
Pour suivre un peu le vieux canal
Puis vers 5h on rentrera
Suivant d'autres murs d'autres grilles
A part ceux de l'école des filles
Jusqu'aux murs de l'orphelinat

R) En casquette à galon dorés
En capote à boutons dorés
Tout au long des jeudis sans fin
Voyez passer les orphelins

C'est pas souvent que j'ai gagné
La médaille de la bonne conduite
J'peux pas manger la soupe gratuite
J'aim'rais mieux dormir dans les prés
J'aurai pas mon certificat
Parait qu'je suis d'la mauvaise graine
Parce qu'un jour j'ai écris "je t'aime"
Sur les murs de l'orphelinat

R) En casquette à galon dorés
En capote à boutons dorés
Tout au long des jeudis sans fin
Voyez passer les orphelins

La nuit j'm'invente un vrai roman
Que j'ai toujours mon père ma mère
Une vraie maman en robe claire
Et un papa qu'a plein d'l'argent
A si jamais ils entendent ça
J'les en supplie qu'ils viennent tout d'suite
Avant que mes ongles s'éffrittent
Sur les murs de l'orphelinat

R) En casquette à galons dorés
En capote à boutons dorés
Tout au long des jeudis sans fin
Voyez passer les orphelins

J'suis pas bien grand, j'suis pas malin
J'ai peur j'ai peur de jamais etre un homme
De rester toujours le pauv'e mome
A qui personne tiendra la main
Et malgré qu'on soit bon pour moi
Un jour ça pètra dans ma tete
Et pour peu qu'j'ai des allumetttes
J'mettrais l'feu à l'orphelinat

R) En casquette à galon dorés
En capote à boutons dorés
En casquette à galon dorés
En capote à boutons dorés

* c'est la flèche du temps, en première mondiale et en exclusivité pour mon blog.

lundi 25 novembre 2013

Souabe - Schwaben et piétisme

(suivez la flèche, c'est là !)

La Souabe est un des sept districts (Regierungsbezirk) qui constituent la Bavière, les autres étant:

  • la haute Bavière (Oberbayern)
  • la basse Bavière (Niederbayern)
  • la haute Franconie (Oberfranken)
  • la moyenne Franconie (Mittelfranken)
  • la basse Franconie (Untenfranken)
  • le Haut Palatinat (Oberpfalz)

Elle forme une partie de la frontière avec l'Autriche et la Suisse.

C'est là qu'est né le piétisme protestant, à l'initiative d'un pasteur protestant, alsacien d'origine, de Frankfurt-am-Mainz (à ne pas confondre avec Frankfurt-am-Oder) qui répond au doux nom de Philip Jacob Spener (1635-1705 - le piétisme, ça conserve !).


Le piétisme est un mouvement religieux, plus affectif qu'intellectuel, né en réaction à l'intellectualisme et au formalisme qui dominaient le protestantisme depuis le XVIIème siècle (pour rappel, Luther est mort en 1546; ça dérape toujours rapidement).

(à voir à la Frick Collection à New-York)

Spener a créé plusieurs collèges et séminaires piétistes ("collegia pietatis") qui ont profondément influencé poétes et philosophes allemands tels que Hölderlin,  Lessing (pas Doris mais Gotthold Ephraïm), Kant et aussi, bien plus tard Hermann Hesse.
Piétisme était à l'origine une insulte, comme gueux, impressionnistes, formalistes... que les piétistes n'ont jamais désavouée.
Les piétistes organisaient des groupes de prière, où chacun pouvait prendre la parole et où les laïcs pouvaient - ô scandale ! - prétendre commenter les écritures. Moeurs austères, refus des plaisirs du monde, de quoi se mettre les puissants à dos, ce qui leur arriva bien sûr.

Le piétisme s'est répandu en Alsace, en Moravie, en Russie, dans les pays baltes, dans les Pays-Bas, en Angleterre, en Amérique
C'est un mouvement de recherche personnelle, donc surtout personnelle et intérieure, et non démonstrative, donc sans rite, sacrement, liturgie....

Passons sur la doctrine qui est plus subtile que disent ses adversaires. Disons que les piétistes voulaient revenir à l'expérience personnelle de Martin Luther ; bref, ils voulaient revenir aux sources.
Ce genre de réaction est propre à tous les mouvements de pensée, religieux comme laïc.

Les catholiques ont connu leurs piétisme avec le quiétisme de Fénelon, les juifs avec le mouvement hassidique ("hassid" signifie "pieux").
On peut en rapprocher des mouvements religieux de recherche personnelle tels que les Quakers, les méthodistes...

Tout cela ne vous rappelle-t-il rien ?

Nobel de littérature 1946


Evidemment, annoncé de cette façon, le sujet reste sybillin. Il s'agit d'un écrivain allemand, né à Calw dans la Forêt Noire, naturalisé suisse en 1923 à sa demande; il est enterré à Montagnola en Suisse. Il souffrait de troubles bipolaires, dit-on (je n'en suis pas si sûr); à l'époque on parlait de psychose maniaco-dépressive ; mais psychose ne lui va vraiment pas et d'ailleurs la suite montre qu'il avait plutôt de grandes difficultés existentielles ; il est vrai que vivre n'est pas facile.

Son père était un allemand d'Estonie, fils de médecin, et sa mère fille d'un missionnaire et indianiste souabe et d'une suissesse francophone.
Père et mère avaient été plus ou moins longtemps missionnaires en Inde. Famille protestante ; tendance piétiste souabe (celui qui a formé nombre de romantiques allemands).

Très influencé, du moins à ses dires (mais que savons-nous de nous-mêmes ?) par Platon, Spinoza, Nietsche, Schopenauer puis les courants de pensée indiens et enfin chinois.
Volontaire pour la guerre de '14 mais affecté au service des envois pour prisonniers en raison de sa très mauvaise vue.
Pacifiste (son ami était Romain Rolland, pacifiste français) et anti-nazi bien avant le début de la seconde guerre mondiale.
Ses oeuvres: Knulp*, Siddharta*, Le loup des steppes, Le jeu des perles de verre, Le dernier été de Klingsor*, Narcisse et Goldmund, Peter Camenzind, entre autres, ainsi que nombre de poèmes, essais, articles... et aussi peintures.
Vous l'avez probablement deviné, il s'agit de


Hermann Hesse (1877 - 1962)

* = est à votre disposition dans la bibliothèque familiale

(article écrit à la demande de Thomas)

vendredi 22 novembre 2013

et conté encore


Remarquez le geste du visiteur, que vous explique ce qui suit.
bain sous l'ancien régime
Il faut nous résigner à cette déplaisante constatation : nos pères étaient sales. Montaigne qui, en sa qualité d'original, estimait le « baigner salubre », blâmait fort ses contemporains « de tenir leurs membres encroustés et leurs pores estoupés de crasse ».Cette acceptation de la « pouacrerie » avait encore progressé du XVIe au XVIIe siècle ; quand Louis XIV apparaissait dans la Galerie des Glaces, costumé en dieu et couvert de tant de diamants qu'il fléchissait sous leur poids... il ne s'était pas lavé le matin !
 Au XVIIIe siècle, la propreté n'avait pas plus d'adeptes ; et l'on pense tout de suite à ce que devait être ce merveilleux Versailles où s'entassaient, tant bien que mal, dix mille personnes pour qui le savon et l'éponge étaient accessoires insolites.
Ainsi, ces boiseries si joliment fouillées se patinaient au contact de mains malpropres ; dans ces boudoirs qui semblent faits pour servir de temples aux amours, flottaient des odeurs suspectes ; les hôtes de ces pompeuses chambres, au sortir de leurs lits surmontés de dais à bouquets de plumes blanches, enfilaient tout droit leurs chausses et coiffaient leurs huileuses perruques.
En fait de matériel de toilette, rien : si ce n'est, sur quelque commode pansue, une de ces minuscules cuvettes, grande comme un bol, et un de ces pots à eau pour poupée, tels qu'en représentent certains tableaux de Boilly.
On trouve bien, çà et.là, dans cet inextricable dédale, quelques salles de bains ; Louis XV en possède une, charmante, encore aujourd'hui intacte, et sur laquelle les travaux de Pierre de Nolhac nous ont complètement renseignés ; la Dauphine, Mme du Barry, la comtesse de Provence jouissent du même avantage, évidemment réservé aux raffinés ou du moins aux très gros personnages. Mais les autres?
Et cela n'est encore qu'un des moindres inconvénients. Si les cabinets de bains ou de toilette sont objets de grand luxe, d'autres cabinets, non moins indispensables, sont tout à fait inconnus; et alors... on a de grands parapluies de cuir qu'on ouvre pour traverser les cours et sous lesquels on se met à l'abri de ce qui tombe des fenêtres.

Si Versailles m'était conté (merci à Sacha Guitry)


D'après de la Morandière Versailles était...
"...le réceptacle de toutes les horreurs de l'humanité... Le parc, les jardins, le château même font soulever le coeur par leurs mauvaises odeurs. Les passages de communications, les cours, les bâtiments en ailes, les corridors sont remplis d'urines et de matières fécales ; au pied même de l'aile des ministres, un charcutier saigne et grille ses porcs tous les matins ; l'avenue de Saint-Cloud est couverte d'eaux croupissantes et de chats morts ».
Il faut en passer et non des moins typiques. Jusqu'à la porte même de la chambre du roi montait l'infection ; là, derrière un paravent, un gros suisse vivait, cuisinait son déjeuner, mangeait, dormait et... digérait.
On défendait, il est vrai, de fumer dans la Grande Galerie, mais on y rencontrait des bestiaux ! Oui, les princes et princesses de la famille royale — « et quelques autres aussi, par grâce » — avaient le droit de faire venir jusqu'à leurs appartements des vaches, chèvres et ânesses, afin de boire du lait frais...
Vers 1830, Viollet-le-Duc, encore étudiant, visita un jour le ,château de Versailles en compagnie d'une vieille marquise qui avait connu la Cour en ses beaux jours d'avant 89.
La noble dame ne s'y retrouvait plus ; certes, elle reconnaissait bien les grands salons et les galeries d'apparat ; mais quand on pénétra dans les petits appartements, elle s'avoua perdue et désorientée. Ces enfilades de pièces démeublées et nettes ne lui rappelaient rien.
Enfin, l'on parvint à un endroit où un tuyau de décharge, crevé par la gelée, avait inondé le parquet d'immondices. L'infection était à faire reculer ; la vieille marquise poussa un cri dé joie :
— Ah ! je m'y revois, dit-elle ; voilà le Versailles de mon temps... C'était partout comme cela !"

Fin du premier blog sur le sujet 

mercredi 20 novembre 2013

Gros mot : modernité et post-modernité

Ce que nous gardonsCe que nous rejetons
Des modernes
XVIIe XIXe
  • Réseaux longs
  • Taille
  • Expérimentation
  • Universels relatifs
  • Séparation de la nature objective et de la société libre
  • Séparation de la nature et de la société
  • Clandestinité des pratiques de médiation
  • Grand Partage extérieur
  • Dénonciation critique
  • Universalité
  • Rationalité
Des prémodernes
  • Non-séparabilité des choses et des signes
  • Transcendance sans contraire
  • Multiplication des non-humains
  • Temporalité par intensité
  • Obligation de lier toujours l'ordre social et l'ordre naturel
  • Mécanisme d'accusation victimaire
  • Ethnocentrisme
  • Territoire
  • Échelle
Des postmodernes
XXe
  • Temps multiple
  • Déconstruction
  • Réflexivité
  • Dénaturalisation
  • Croyance dans le modernisme
  • Impuissance
  • Déconstruction critique
  • Réflexivité ironique
  • Anachronisme

Si vous avez assez compris pour pouvoir le dire à votre grand-mère sans l'humilier, faites-le moi savoir car je patauge encore.
Quel malheur de se préoccuper de pareilles sornettes !
Comme le disait une vieille connaissance,
"ils feraient mieux de dire leur chapelet" !

Gros mot : "nominalisme" - résumé TRES succinct et donc pas tout à fait juste

Ne riez pas ! Certains ont eu de très gros ennuis à cause de lui.

Depuis le Moyen-Age au moins, et en fait depuis Platon au moins, "la querelle fait rage" (en fait, c'est une controverse philosophique bien plus qu'un échange de grossièretés devant une caméra) entre les nominalistes et les autres, que certains appellent les "essentialistes", "idéalistes"...

Anatole France décrit férocement  la question dans son livre "La révolte des anges" par la bouche d'un démon déguisé en moine qui décrit la vie de son couvent:
"... Nous formions deux camps. L'un des camps soutenait qu'avant qu'il y eût des pommes, il y avait la Pomme [...] qu'avant qu'il y eût des pieds et des culs en ce monde, le Coup de pied au cul résidait de toute éternité dans le sein de Dieu. L'autre camp répondait que, au contraire, les pommes donnèrent à l'homme l'idée de pomme [...] et que le coup de pied au cul n'exista qu'après avoir été dûment donné et reçu. Les joueurs s'échauffaient et en venaient aux mains. J'étais du second parti, qui contentait mieux ma raison et qui fut, en effet, condamné par le Concile de Soissons."
(Anatole, c'est bien dit mais pas très gentil ! Et puis de quel concile de Soissons s'agit-il ? car il y en a eu douze)

Le premier camp est celui des essentialistes, idéalistes... et le second celui des nominalistes, réalistes...

Le premier est celui de Platon, par exemple, et le second de Guillaume d'Ockham, par exemple. Et entre les deux, de nombreuses combinaisons.

En gros la question est la suivante: l'essence précède-t-elle l'existence ou est-ce l'inverse ? Y a-t-il une essence de la pomme qui a inspiré l'existence de toutes les pommes ou les humains ont-ils conçu l'idée de pomme en observant le point commun à toutes les pommes.
C'est aussi ce qu'on appelle la querelle des universaux.

Malgré toute l'ironie d'Anatole, la question reste posée, maintenant encore, et sans doute pour l'éternité, qui comme le dit Woody Allen "est très longue, surtout vers la fin".

D'autres ont fort bien résumé la question, presque sans paroles, comme ceci.


 De même qu'une image de pipe n'est pas une pipe, le mot pipe n'est pas non plus une pipe.

Il ne suffit pas de changer les mots pour changer le monde (ce qui est la maladie incurable, malheureusement pas mortelle, des intellos et des grandes gueules), mais bien pour changer la perception qu'en ont ceux qui s'abaissent à les écouter.

Bref,
Les mots ne sont pas les choses

vendredi 15 novembre 2013

Duel

"La lutte pour le Verbe est réellement une question de vie ou de mort. Une scène désormais classique des films de western nous montre deux hommes luttant désespérément pour récupérer une arme tombée à terre. Celui qui l'atteint le premier tire et sauve sa peau ; l'autre au contraire se « fait descendre » et meurt. Dans la réalité, l'enjeu n'est pas une arme mais une étiquette ; celui qui réussit le premier à la poser sortira vainqueur de la bataille ; l'autre, « l'étiqueté », est réduit au rôle de victime."
Thomas Szasz
Vachement bien vu, non ?

Photo


In YOUR backyard ?


jeudi 14 novembre 2013

Citation de citation

De Czeslaw Milosz (Nobel de littérature 1980) cité par Nadeem Aslam, écrivain pakistanais émigré avec ses parents en Grande-Bretagne et auteur de "La cité des amants perdus" ("Maps for lost lovers", 2004).



De Czesław Miłosz donc :
« S’il n’y a pas de dieu
Tout n’est pas permis à l’homme
Il reste le gardien de son frère
Et il ne lui est point permis de l’attrister
En lui disant que Dieu n’existe pas. »


mardi 12 novembre 2013

dimanche 10 novembre 2013

stupidité

Une réflexion de Flaubert

" Traitée sans ménagement par la littérature, c'est auprès de la science que la stupidité trouvera refuge et consolation."

Bien vu et bien dit, Gustave ! C'est maintenant chose faite. L'océan de merde qui battait les murs de ta tour d'ivoire l'a maintenant presque submergé ; mieux vaut être là où tu te trouves.

Une photo, pour se souvenir de lui ; elle n'est pas de Nadar.



samedi 9 novembre 2013

Péloponnèse

Du grec Pelops (c'est un nom propre) et nesos (νεσος = île) : l'île de Pelops (entre la Grèce et le Péloponnèse, il y a le détroit de Corinthe).

Une carte s'impose pour la clarté du propos.


Eubée, c'est l'île en bas; le Péloponnèse est un peu plus haut, à votre gauche.

Pelops était le petit-fils de Zeus, et le fils de Tantale et Dioné mais les femmes ne comptaient guère, en ces temps bénis.
Tantale qui avait un oeuf à peler avec les dieux (qui l'avaient interdit d'Olympe), eut l'idée de découper le petit Pelops, son fils, en morceaux et de le servir en repas aux dieux, histoire de vérifier leur omniscience... Les dieux éventèrent le piège, sauf Déméter qui en plein deuil de l'enlèvement de sa fille Perséphone, s'arrêta après en avoir mangé l'épaule (remplacée ensuite par le prothésiste de service Héphaïstos par un morceau d'ivoire).
Les dieux ont bien sûr fait sa fête à Tantale qui a été condamné au triple supplice que vous connaissez tous.
Pelops a été ramené à la vie par Hermès ; comme Poséidon le trouvait très à son goût, il en a fait son échanson (et aussi son  éroumène, car il était à voile et à vapeur).
Puis Pelops est devenu roi de la région, à la mort de son père Tantale qui avait une très longue peine à purger dans le Tartare (en enfer, si vous voulez).
Pelops voulait épouser Hippodamie mais il fallait pour cela vaincre son père Oenomaus dans une course de chars... ou mourir (il y en a avait déjà eu treize avant lui) ; prudent, Pelops (certains disent Hippodamie) demanda à Myrtilos, un serviteur d'Oenomaus, d'enlever les goupilles qui fixaient les roues du char de son ex-futur-beau-père, ce qui arrangeait leurs petites affaires. Mais Pelops qui n'avait pas la reconnaissance chevillée au corps, fit mettre le pauvre Myrtilos à mort, ce qui lui valut sa malédiction.
Pelops avait deux fils : Atrée et Thyestes, et trois petit-fils : Agamemnon et Ménélas chez Atrée, et Egisthe chez Thyestes.
Ainsi commence la tragédie des Atrides qui n'a pris fin qu'avec Oreste.

Un résumé en image.


Četnik ou четник si ça vous chante

C'est un mot d'une langue slave, tirée du turc, qui se prononce (mal) en français: "Tchetnik",  qui signifie "membre d'une compagnie"; pour votre gouverne, une compagnie compte une centaine d'hommes environ ; en turc le mot signifie "bande" ou "gang" (les résistants sont toujours des terroriste).
Le mot vient du serbe; il désigne plusieurs réalités: les opposants aux ottomans (les turcs), les opposants actifs aux nazis puis à Tito, et enfin les activistes qui ont aidé à dépecer la Yougoslavie; du bon et du moins bon.
Les tchetnik ont été dirigés et animés par le général Draža Mihajlović, fidèle au roi de Yougoslavie, et soucieux de la vie des habitants de son pays (les allemands avaient pour politique de tuer 100 yougoslaves pour 1 allemand), ce qui n'était pas le cas de Tito. Mais il semble que les mains des tchetniks n'étaient pas non plus très propres.
A la fin de la guerre, Tito le fait arrêter pour collaboration avec les nazis, au même titre que les vrais collaborateurs, et le fait fusiller.

C'est le même : jeune puis en guerre.
La guerre, ça use son homme, faut-il encore le dire ?

Les Tchetniks ne sont pas les copains des Oustachis, mais ça vous l'aviez compris.
Le petit malin qui a tiré les marrons du feu, avec l'aide de Churchill et contre l'avis de de Gaulle, le voici, c'est un croato (par son père) -slovène (par sa mère) appelé Yossip Broz et surnommé Tito (allusion - paraît-il - à l'écrivain Titus Brezovacki ou aussi "toi-ça" en serbo-croate).



Tout ça n'a duré qu'un temps ; nous avons vu la suite.
A méditer !


vendredi 8 novembre 2013

"Ustaše"

En français : les oustachis.

Un peu d'histoire édifiante
En 1918 est fondée la République serbe, croate et slovène où les Serbes sont prépondérants.
A la fin de 1928 le roi de Yougoslavie Alexandre 1er dissout le parlement et instaure une "dictature royale".



En janvier 1929 un avocat du nom de Ante Pavelic (voir la photo d'un vrai chef, un mâle, un vrai !) fonde un parti séparatiste, croate, fasciste, antisémite et anti-yougoslave, qui a pour but de renverser la monarchie : le mouvement des "insurgés", "Ustaše"en croate, et en serbe aussi d'ailleurs, et en français, les "Oustachis". Elle a ses petits copains en Italie (Mussolini) et en Hongrie (l'amiral Horty)
En 1934 elle réussit à tuer le roi à Marseille avec dans le rôle de victime collatérale, le ministre des affaires étrangères Louis Barthou (les victimes collatérales ne sont pas moins mortes que la victime principale, le saviez-vous ?).
En 1941 les nazis entrent dans le pays et confient la gestion de la Croatie aux Oustachis et bien sûr à Ante Pavelic.
Bilan: extermination de 35000 juifs, entre 172000 et 290000 serbes (orthodoxes) et 25000 tziganes, sans compter les opposants, notamment communistes.
Dans son livre Kaput, Curzio Malaparte écrit à son sujet des choses terribles dont il vaut mieux vous faire grâce ; j'aime à croire que en bon catho il se confessait de temps en temps.
A la fin de la guerre, il s'enfuit vers l'Argentine par des filières où le vatican est fort suspect d'être mêlé, puis en Espagne pour éviter l'extradition. Il réchappe de peu à deux attentats en 1957 mais ses blessures l'emportent en 1959.
Après lui, sont venus les communistes de Tito, un croate lui aussi, qui a contraint tout ce petit monde à la paix sous le nom de Yougo-slavie (le pays des slaves du sud), avec un succès durable mais qui ne lui a que brièvement survécu.

Voici une image d'archive, car désormais on ne parle plus que d'ex-Yougoslavie.



De quoi comprendre - un peu - l'après Tito.

dimanche 3 novembre 2013

Victor Malka

Pour le plaisir, deux citations de son livre sur l'humour juif.

  • "Ne succombez jamais au désespoir ; il ne tient jamais ses promesses." (Jerzy Lec)
  • "On ne gratte pas la tête pour rien : ou bien on a des soucis ou bien on a des poux."
    • pour rappel, surtout à usage personnel (et aussi pour le plaisir de la pédanterie sentencieuse) : bijoux, cailloux, choux, genoux, joujoux, hiboux et poux prennent un x au pluriel (les autres substantifs en -ou prennent un s)