mardi 30 avril 2013

CINEMA : MUD de Jeff Nichols fm mon quotidien favori


Une oeuvre ensorcelante (***** = très très très bon)
Mud – sur les rives du Mississippi de Jeff Nichols. Film américain, 2 h 10

Après s’être distingué début 2012 avec "Take Shelter", Jeff Nichols confirme, à 34 ans, qu’il est l’un des très grands espoirs du cinéma indépendant américain. Natif de Little Rock, dans l’Arkansas (l’Arkansas River est un affluent du Mississippi), ce jeune auteur, réalisateur et producteur portait
en lui depuis longtemps ce magnifique Mud (la « boue », celle des rives). Une oeuvre ensorcelante,
superbement filmée et mise en musique, traversée d’un souffle singulier, et magnifiée par des comédiens éblouissants (Matthew McConaughey, Sam Shepard, Reese Witherspoon, sans oublier
les enfants : Jacob Lofland et Tye Sheridan). L’histoire est celle de gamins vivant sur les rives du
fleuve cher à Mark Twain, qui découvrent un bateau perché dans les arbres et rencontrent un
étrange personnage, aussi inquiétant qu’attirant. Il est armé, recherché, veut retrouver l’amour
de sa vie et va solliciter leur aide. Autour de cette trame assez sobre, Mud plonge le spectateur au
coeur du fleuve, de ses îles, de ses méandres, dresse le portrait d’un monde de petits pêcheurs
en voie de disparition et aborde la question du sentiment amoureux à travers le regard qu’un
adolescent pose sur les adultes. Quelle amplitude ! Quelle force !
S’il n’y avait qu’un film à voir en ce début mai, ce serait celui-là.
A. S.


Repères
Le MISSISSIPPI
- Long de 3 766 kilomètres, le fleuve prend sa source dans le lac Itasca (Minnesota) et se jette dans
le golfe du Mexique, en Louisiane.
- Il doit son nom aux Indiens Ojibwés, pour qui il était Meschacebe (« père des eaux »).
- Mark Twain (1835-1910), qui a vécu sur le Mississippi, y a situé les aventures de tom Sawyer et Huckleberry Finn.
Il a aussi consacré à ce fleuve « en tous points remarquable » un livre entier : La Vie sur le Mississippi (Éd. Payot, 230 p.)

mercredi 24 avril 2013

Baudelaire

Le monsieur qui a fait une attaque d'apoplexie en 1867 à 46 ans (maintenant on dit AVC pour accident vasculaire cérébral, ou plus simplement: péter une durite) dans l'église Saint Loup à Namur, où Elo a fait une exposition l'an passé, c'est Baudelaire; Charles de son prénom. "Quite a guy !" (ça, c'est pour taquiner Alain Finkielkraut). Sans blague : un grand poète.
Il n'aimait pas la bêtise de son temps; ben tiens !

Son recueil "Les fleurs du mal" a inspiré d'autres poètes, dont Yves Bonnefoy qui de cette inspiration a tiré le recueil "Les planches courbes".
Baudelaire, lui, s'est attiré un procès retentissant ; le poète a été condamné pour outrage aux bonnes moeurs et à la morale publique (suppression de plusieurs poèmes, 300 F d'amende et privation des droits civiques) par le procureur Pinard ; en voilà un qui a eu de la chance de ne pas vivre aujourd'hui ; le surmenage l'aurait tué.



Je n'ai pas oublié, voisine de la ville

Je n'ai pas oublié, voisine de la ville,
Notre blanche maison, petite mais tranquille ;
Sa Pomone de plâtre et sa vieille Vénus
Dans un bosquet chétif cachant leurs membres nus,
Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe,
Qui, derrière la vitre où se brisait sa gerbe,
Semblait, grand oeil ouvert dans le ciel curieux,
Contempler nos dîners longs et silencieux,
Répandant largement ses beaux reflets de cierge
Sur la nappe frugale et les rideaux de serge.



vendredi 19 avril 2013

Job représenté

Images de Job

Job est toujours vieux. ; lorsque sa femme est représentée, c'est une jeunesse.
Job est soit assis sur un tabouret, soit sur le sol, soit couché : l'homme d'en-bas.
Sa femme est beaucoup plus grande que lui et le domine : la femme d'en-haut
Elle est somptueusement habillée tandis qu'il est toujours nu.
Sa santé à elle resplendit alors qu'il est famélique.
De la Tour la met en pleine lumière et Job dans l'ombre, presque dans l'obscurité. Autant elle est riche en couleurs autant il est terne.
René Char y voit l'espérance - la femme - venant encourager un prisonnier (un des titres de la peinture était d'ailleurs "Le prisonnier").
Outre de la Tour, Jean Fouquet, Gérard Seghers, Dürer, William Blake, des maître flamands inconnus et Marc Chagall ont représenté Job. Lequel préférez-vous ? Pour moi, c'est de la Tour, sans conteste.

Visitez les sites suivants:
http://www.imagesbible.com/nouveausite/FICHES/des-hommes/F_AT_Job.htm
https://www.google.be/#hl=fr&sclient=psy-ab&q=images+de+Job+dans+la+peinture&oq=images+de+Job+dans+la+peinture&gs_l=hp.3...9491.15970.1.17397.18.15.3.0.0.12.788.7637.3-4j5j4j2.15.0...0.0...1c.1.9.psy-ab.CY_FBZaCRiY&pbx=1&bav=on.2,or.r_cp.r_qf.&bvm=bv.45373924,d.d2k&fp=ae7e1984c952e02c&biw=1280&bih=662

et faites votre choix.

Livre de Job, à propos de Georges de la Tour

C'est Anne-Marie qui a trouvé : il s'agit bien de "Job moqué par sa femme".

Livre de Job, donc : énigmatique, juste et donc épouvantable.

D'abord Dieu et Satan sont copains; pas amis, juste copains ; ils se causent. Satan propose à Dieu de mettre son meilleur serviteur à l'épreuve, histoire de voir s'il est vraiment le meilleur. Pour D... c'est OK. Un vrai pari d'ivrognes.
Et Job prend tuile sur tuile: il y laisse ses cinq enfants, sa fortune, sa santé ; qui dit mieux ?
Ses trois amis (Bildad, Eliphaz et Tsophar, au cas où vous chercheriez un prénom de baptême) viennent le "consoler" : en l'enfonçant à coup de réflexions idiotes, de lieux communs et d'accusation ("C'est pas possible ! Tu dois avoir fait quelque chose de grave ! Dieu ne te ferait jamais ça !..."). Bref des réflexions d'hôpital en 2013 !
Le pauvre homme y a droit neuf fois, trois pour chacun de ses amis: des récidivistes de la bêtise ! Comme nous ! 
Ah l'amitié !
Et puis vient madame Job : elle est plus jeune que son homme, dans la peinture, et probablement aussi en réalité car c'était l'usage à l'époque et dans cette région-là. Madame qui se paie sa tête et lui conseille de mettre fin à ses jours, "qu'on soit débarrassé de toi".
Ah l'amour !
Suit un intermède compliqué dont je vous fais grâce.
A la fin, Job engueule Dieu qui lui répond. Job qui sort d'entendre des conneries, se donne la peine de l'écouter ; et lui donne raison.
Les trois "amis" prennent un divin savon.
Après quoi, dit l'histoire, Dieu le rend deux fois plus riche qu'auparavant, et lui donne dix enfants (les allocs ?) : sept fils et seulement trois filles, très belles, donc mariables. Dieu ne serait-il pas un peu macho ? En ces temps bénis on serait tenté de le penser, de le dire, de le proclamer, de le hurler ! Mais non! qu'allez-vous penser là ? C'est que trois filles valent largement sept mecs.
Franchement y aviez-vous pensé ?
Et en prime, il le fait vivre cent-quarante ans. Je vous le demande :
était-ce bien raisonnable ?

jeudi 18 avril 2013

Réponse 1

Et oui, Thomas avait tout bon, "au premier coup d'oeil" suivant son expression.
C'est bien Georges de la Tour qui a peint ce tableau.
Un indice: c'est un sujet tiré de la bible.
Et il se trouve bien à la Gemäldegalerie.
Une idée ?

mercredi 17 avril 2013

Allez; encore une !... pour faire passer l'interro

de Gilbert Keith Chesterton
à lire et relire pour l'acuité de son esprit et la justesse de ses observations


"My attitude toward progress has passed from antagonism to boredom. I have long ceased to argue with people who prefer Thursday to Wednesday because it is Thursday."

« A l'égard du progrès j'ai glissé de l’opposition à l’ennui. Il y a longtemps que j’ai cessé de discuter avec les gens qui préfèrent jeudi à mercredi pour la seule raison qu’on est jeudi. »

Et comme ça, ça va ?








Qui a peint ce tableau ?
Et quel en est le sujet ?
Qu'illustre-t-il ?
Réponses demain.

mardi 16 avril 2013

Salade

Salade russe ou ensaladilla rusa (Espagne) ou salada de boeuf (Roumanie)
Variété de Malmédy et des cantons de l'Est


Prenez
- de la betterave rouge (un bocal fait l'affaire, ou alors sans les éplucher mettez-les au four pendant deux heures - il parait que c'est le mieux mais...- ou plutôt à la vapeur pendant vingt minutes; la planéte n'en a cure mais au moins vous vous éviterez des réflexions déplaisantes des bien-pensants).
- des harengs au vinaigre (un bocal de roll-mops, mais ça fait plouc);
- des cornichons;
- des pommes de terre (cuites bien sûr) en dés;
- de la viande de poulet ou de porc cuite à l'eau;
- un céleri rave en dés;
- des pommes en dés;
- cerneaux de noix écrasés;
- oeufs durs en tranches.

Ecartez les ingrédients qui ne vous plaisent pas, et mélangez le tout avec une sorte de mayonnaise dont les ingrédients sont repris ci-dessous. Seuls les deux premiers sont caractéristiques de cette variante.

En fait elle n'est pas russe ; c'est un chef français nommé Lucien Olivier qui officiait au restaurant "L'ermitage" à Moscou (et non ! pas à St Petersbourg) qui en a la paternité mais son assistant Ivan Ivanov lui aurait soufflé la mise en notant derrière son dos tous les ingrédients utilisés (huile d'olive, vinaigre français, moutarde), sans arriver à retrouver la saveur de l'originale.

Sous Franco, comme il était interdit de parler de salade russe, mais que le mets restait populaire, on lui donné le nom, ô combien original ! de salade nationale.


lundi 15 avril 2013

Concision

de Johann Wolfgang von Goethe

"In der Beschränkung zeigt sich erst der Meister
Und das Gesetz nur kann uns Freiheit geben"

"C'est à la limite que l'on reconnaît le maître
Et seule la loi nous donne la liberté."

Limite, contrainte, frein, concision.
Krach à la bourse des mots,

dimanche 14 avril 2013

Nom de rue - aujourd'hui Scharnhorststrasse.

Très peu de gens s'intéressent au nom que porte la rue où ils habitent ; si vous voulez passer à la postérité, c'est pas le bon plan.
Au fond il y a quand même une justice, celle de la mouche bleue de Pancho Villa (voyez Alexandre Vialatte pour l'explication).
Malheureusement il y a des curieux, dont votre serviteur, qui jette une pâle lueur de souvenir sur ces hommes et ces femmes (c'est plus rare mais ça vient!) ; dans le sheôl ça peut servir.

Elise et Joe habitent Scharnhorststrasse à Berlin, tout près du cimetière des Invalides où un monument funéraire que vous voyez ci-dessous perpétue la mémoire du monsieur dont vous voyez le portrait ci-dessus, au cas où il n'aurait pas suffi de baptiser une rue de son nom.
Il a fini général, c'est parfois très bien; lui n'avait pas volé son titre car avec son confrère Gneisenau (général également) il a fait de l'armée prussienne une des meilleures de son temps.
Et il y a fait interdire les châtiments corporels dans les armées allemandes ; d'autres armées n'en sont pas encore là, deux siècles après lui.
Et il n'aimait pas Napoléon, ce qui n'est pas vraiment inattendu de la part d'un prussien.
Votre serviteur partage son sentiment, mais pour des raisons différentes.
Et enfin il est mort du choléra, car à l'époque les généraux pouvaient mourir en campagne.

J'oubliais: c'était au tournant des XVIIIème et XIXème siècle.

Donc une rue, un monument et un bateau.

Si vous aimez les bateaux, voici de quoi vous réjouir car le voici. Celui-ci a fait beaucoup de dégâts; il voyageait en tandem avec le Gneisenau, allez savoir pourquoi. Ce genre de bateau s'appelle un croiseur de bataille; il était très rapide. Date de lancement: 1936.
La flotte de guerre britannique l'a coulé en 1943, dans les eaux glacées du cap nord : 36 survivants sur 1968 hommes.


Voilà ! Ca ne sert à rien mais c'est intéressant à savoir.

samedi 13 avril 2013

Dogmatisme

Les antipyrétiques sont morts; ainsi en ont décidé les scientifiques, qui hier ne juraient que par eux pour prévenir les crises comitiales (ndt les convulsions) dues à la fièvre. D'ailleurs la fièvre ne donne pas de convulsion. Et il ne faut pas la traiter, sauf inconfort. C'est beaucoup de revirements en une fois.

Au XIXème siècle il était "fortement déconseillé" de prendre un bain et de mouiller plus que ses pieds dans la mer; et puis sont arrivés les hygiénistes et une reine anglaise ("de l'air, de l'eau et du savon"): du coup, il FALLAIT se laver, en particulier les mains avant le repas. Seuls les pauvres ne se lavaient pas ; d'ailleurs ils puaient... comme tout le monde avant le XXème siècle.

La faculté défendait de manger du sel aux hypertendus, et à tout le monde ("8 à 10 g de sel par pain de ménage, c'est beaucoup trop !", nous disait un interniste). Jusqu'à ce qu'un professeur de la KUL affirme (on espère qu'il l'a démontré et surtout montré) que le manque de sel faisait des dégâts. Le professeur Brugada conclut: il faut en user avec mesure. Fallait-il être professeur d'université pour énoncer cette vérité première, vieille comme l'antiquité ?
Numquam nimis, μεδεν αγαν, rien de trop.

Pour souffler, peut-être...

Une peinture m'a intrigué au musée de Berlin, dont voici le lien:

http://www.wga.hu/

Click!
Peinture de Beert Osias (Beert est son nom, Osias son prénom, comme dans la bible).
Une nature morte, "een stil leven", "a still life".
Apparemment un innocent exercice obligé pour un peintre, l'occasion de montrer son talent.
Mais il y a bien davantage.
Le pain et le vin sont associés ; ce n'est pas un hasard.
Le papillon à droite, près du couteau, est signe de vie et de liberté.
Certains fruits sont déjà avancés et même un peu gâtés.
Une libellule, aiguille du diable à l'époque, y met une touche de mort car la piqûre de la libellule était à cette époque dite mortelle alors que la libellule n'a jamais piqué quiconque.
Clarté à l'avant-plan, obscurité à l'arrière-plan rendent bien le contraste des deux.
De l'art de voir, et de "voir l'invisible" comme l'écrivati René Huyghe.

Ecouté Florence Aubenas, "Le quai de Ouistreham"
Si vous avez des illusions sur ce qu'on appelle, avec une naiveté calculée, néo-libéralisme, écoutez le texte, c'est sur france-culture, à la rubrique feuilletons : le XIXème siècle + l'informatique, la bête cupidité, l'avidité au front bas, l'indifférence à la souffrance des sans-défense.
Vous pouvez l'écouter un soir sans déprime sur le lien suivant: http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-quai-de-ouistreham-de-florence-aubenas.html
En apéro, voici le texte d'exergue de chaque épisode; il n'y en a que cinq, heureusement. Et si après ça vous n'avez rien compris, vous n'aurez pas volé votre malheur.

Le quai de Ouistreham
"La crise. On ne parlait que de ça, mais sans avoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent: j'avais trop à faire là-bas. J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009. J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre."

Heinrich Heine, et de trois

13/12/1797 – 17/02/1856
Par souci de complétude, voici la citation de sa pièce "Almansor"
"Le christianisme a adouci jusqu'à un certain point cette brutale ardeur batailleuse des Germains, mais il n'a pu la détruire, et quand la croix, ce talisman qui l'enchaîne, viendra à se briser, alors débordera de nouveau la férocité des anciens combattants, l'exaltation frénétique des Berserkers que les poètes du Nord chantent encore aujourd'hui [,,,] La pensée précède l'action comme l'éclair le tonnerre. Le tonnerre en Allemagne est bien à la vérité allemand aussi: il n'est pas très leste, et vient en roulant un peu lentement; mais il viendra, et quant vous entendrez un craquement comme jamais craquement ne s'est fait encore entendre dans l'histoire du monde, sachez que le tonnerre allemand aura enfin touché le but. A ce bruit, les aigles tomberont morts du haut des airs, et les lions, dans les déserts les plus reculés de l'Afrique, baisseront la queue et se glisseront dans leurs antres royaux. On exécutera en Allemagne un drame auprès duquel la révolution française ne sera qu'une innocente idylle."
- Histoire de la religion et de la philosophie en Allemagne -
Tout le monde ne semblait pas apprécier la révolution française, même à cette époque-là. Il faut dire que la France aurait pu choisir missionnaire plus clément que Napoléon ; la force n'est que rarement un moyen de persuasion. Mais aussi, comment faire contre la réaction ? Histoire, destin, fatalitas....

Heinrich Heine était juif mais s'était fait baptiser pour éviter les avanies dont on accablait les juifs de son époque... en vain; d'où son départ pour la France ; et son succès en France, car comme chacun sait, Hergé, Picasso, Chopin, Hemingway, Henry James et Heinrich Heine sont des Français.

jeudi 11 avril 2013

"Manana, demain, tomorrow, morgen..." Vous connaissez ("Heinrich Heine, de trois, c'est pour demain", ou pour ce week-end, à moins que ce soit avant...)

de Zao Wou-Ki : il vient de mourir en Suisse à l’âge de nonante-trois ans, ce 9 avril 2013
 « Je voulais peindre ce qui ne se voit pas, le souffle de la vie, le vent, la vie des formes, l’éclosion des couleurs et leur fusion »

samedi 6 avril 2013

Heinrich Heine, c'est pas encore pour aujourd'hui

Heinrich Heine , et de trois : c'est pour demain.
Aujourd'hui c'est le break après douze jours de Berlin dans la neige et le froid (d'accord, on l'a cherché !), alors je fais dans la facilité.
Lu "Millenium1". Pas mal mais je préfère Le Carré pour tout : c'est juste, c'est fin, c'est bien observé, c'est humain. Difficile de mieux faire ! A lire donc : La taupe (en anglais :Tinker, tailor, soldier, spy). Un modèle ! Surtout pour faire la connaissance de ce cher Georges Smiley, un sanglier à qui on serait tenté d'offrir protection !
http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Smiley http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Smiley

mercredi 3 avril 2013

"Là où on brûle des livres...

Heine, deux fois...

Retour sur Heinrich Heine et la citation d'hier à propos des autodafe de livres.
H. Heine a vécu au XIXème siècle; sa citation reprise hier (allez ! à la demande générale je vous la traduis: "Ce n'est qu'un début: là où on brûle des livres, on finit par brûler des gens") avait trait aux bûchers érigés par les associations étudiantes prussiennes en 1848; il pensait en particulier au fâcheux précédent des originels et authentiques (autant au moins, sinon davantage que les tapis de selle du général Custer à Little Big Horn vendus par centaines dans un Lucky Luke que je vous laisse le plaisir de retrouver) "autodafe",ceux de la Reconquista espagnole.


Pour votre gouverne (et la mienne: je viens d’en apprendre un paquet), sachez que « autodafe » signifie « acte de foi » (acto da fe – actus fidei), acte de pénitence publique célébrée par l’inquisition espagnole ou portugaise pendant laquelle celle-ci prononçait ses jugements.
Depuis longtemps le mot est devenu synonyme d’exécution par le feu d’hérétiques (les relaps – ceux qui retombaient ou refusaient de se rétracter – étaient confiés au pouvoir civil qui pratiquait l’incinération in vivo, ce qui est un gros péché. Pour être juste, il faut dire que cela concernait 5 à 10% des cas jugés; les nazis ont fait pire, Staline aussi, et Pol Pot, et Saddam Hussein, et... et...

Tex Avery



A l'édification des générations futures






Un coup de barre ? Tex Avery !
Et ça repart ! Surtout celui-ci dont je ne me lasse pas.
http://www.youtube.com/watch?v=72MTYjWijv8
Vous trouverez bien d'autres liens sur youtube, à la suite de celui-ci.

Pour les intellos, http://fr.wikipedia.org/wiki/Tex_Avery

mardi 2 avril 2013


Tout arrive, même un regard de poète...


L'Albatros


Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poête est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


Charles Baudelaire (Les fleurs du mal)






Une citation tirée de l'essai de René Rémond intitulé "Quand l'Etat se mêle d'histoire"

«Il est hors de question qu'une oligarchie s'en empare. Mais cette discipline n'en exige pas moins un apprentissage, une familiarité avec ce dont elle rend compte. C'est moins une question de connaissance factuelle que de sensibilité. C'est comme un sixième sens qui fait discerner ce qui, dans l'événement contemporain, est inédit ou répétitif, éphémère ou porteur d'avenir. Ce sixième sens est rarement inné, même si certains y sont peut-être plus prédisposés que d'autres. Il suppose une connaissance approfondie de l'histoire : il ne suffit pas d'être spécialiste d'une période ou d'un pays. A cet égard, la spécialisation croissante des historiens avec la définition de plus en plus étroite des intitulés de chaire et la disparition des généralistes m'inquiète. Comment le chercheur enfermé dans sa spécialité serait-il à même de porter un jugement global et circonstancié ?»

Réflexion qui pourrait être appliquée aux spécialistes de tout poil et de tout temps et qu'on peut résumer en trois mots : ampleur de vue.


Au fait René Rémond, académie française depuis 1998, historien et politologue avant ça, professeur des universités à l'institut d'études politiques de Paris, titres et postes nombreux et prestigieux dont je vous fais grâce. Grosse pointure de la vie intellectuelle française, sans être un mandarin.

A lire, si ça vous intéresse : "Introduction à l'histoire de notre temps" (3 volumes en collection de poche).



Heinrich Heine, aprés l'autodafé des lIvres sur la Bebelplatz (à ce moment appelée Opernplatz, et aussi à travers les âges forum fridericianum) le 10/05/1933
"Dort, wo man Bücher verbrennt, 
verbrennt man an Ende auch Menschen."
Faut-il vraiment traduire ?

Aux architectes je recommande le site fr.structurae.de. Pour le béotien que je suis, c'est une mine d'or découverte en lisant l'article de Wikipedia sur Frédéric le Grand, agnostique, méfiant à l'endroit des juifs, dur aux cathos (sauf aux jésuites dont il appréciait l'enseignement) et qui pourtant a fait construire la cathédrale Sainte Hedwige de Berlin (nous y voilà) où nous avons assisté à la veillée pascale (TROIS heures au chrono !). "Et voilà pourquoi votre fille est muette !"

Donc une seule adresse pour éviter une aussi longue attente : http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0021463

De Frédéric II:
La diplomatie sans les armes est comme la musique sans instrments.
La force d'une nation repose sur de grands hommes nés au bon moment.


lundi 1 avril 2013

De Berlin, après un long silence que je dois à LA TECHNIQUE qui promet de nous rendre la vie plus facile (mon oeil !)
Arrivé après deux jours de voyage, avec étape intermédiaire à Münster (vaut le détour et même le voyage, même par 0°C). A ne pas manquer : les trois cages où ont été conservées et bien sûr exposées les dépouilles de trois anabaptistes. Harro sur les cathos ? C'est moins simple mais si ça vous chante, au fond pourquoi pas ? Lisez l'Oeuvre au noir de Yourcenar, elle en parle. Ceci dit, les anabaptistes de l'époque : très peu pour moi. Savonarole était un clown comparé à ces gens-là !
Berlin: musée juif le premier jour. Tout est dit. Wannsee est à côté, le musée est ici. S'il n'y avait pas eu tout ça, personne n'aurait pensé à construire ce musée.
Le mémorial de la Shoah : quelques imbéciles l'ont critiqué. Il est sinsitre, la Shoah aussi. Rien à dire.
Lorsque j'étais assistant à l'Institut thermal d'Ostende, j'ai eu à examiner des survivants de cette horreur, dont des "juifs du travail", ceux qui vidaient les chambres à gaz et traînaient les corps vers les fours. Que dire ? La bêtise ne dort jamais.