Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Ce n'est évidemment pas la langue d'aujourd'hui, encore moins le SMS ou le verlan puisque c'est du XVIème siècle.
Monsieur du Bellay (1522-1560) est mort jeune : 38 ans, la moitié de nos âges ou peu s'en faut.
Le portrait est ressemblant, sans doute davantage que ceux de Confucius ou de Bouddha ou même de Buridan; mais c'est fou ce qu'ils dégagent d'ennui, malgré le beau costard !
Un film homonyme d'Henri Colpi, réalisé en 1970, raconte l'amitié entre un vieux garçon de ferme (Fernandel dont c'est le dernier film comme acteur) et son aussi vieux cheval Ulysse, destiné à finir dans les arènes d'Arles, qui s'en vont tous deux vers la Camargue, pour sauver Ulysse d'une aussi triste fin (car en PC - Politiquement Correct - on ne dit plus "mort" et à peine "décédé").
Wikipedia et imdb ( http://www.imdb.com/title/tt0064423/combined) vous en apprendront davantage sur le film.
Georges Brassens s'est inspiré du poème pour écrire une chanson homonyme également ; vaut l'écoute !
http://www.youtube.com/watch?v=GWlLNpJE1zI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire