mercredi 6 août 2014

Simone Veil

Repris du courrier des lecteurs et lectrices de La Croix du 06/08/2014

Nicole Ameline

Nicole Ameline députée : « J’ai été profondément marquée par les combats de Simone Veil pour le droit à l’avortement : pourquoi faisait-on tant de diicultés aux femmes qui voulaient choisir leur propre vie ? » Face à l’histoire, il y a là deux malentendus. D’abord, il n’était pas question « d’un choix de vie » pour la femme. Ce n’était pas l’objet du débat. C’était au risque pour la santé que l’on voulait s’en prendre. Ensuite, et loin s’en faut, cet avortement – dans son principe –Simone Veil ne l’a pas défendu, mais combattu ! J’en veux pour preuve son discours : 
« Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager. »
Discours prononcé le 26 novembre 1974, par Simone Veil, à l’Assemblée nationale, et reproduit par l’auteur dans son livre Une vie, p. 345 Éd. Stock, novembre 2007.

L'auteur de la loi sur l'avortement (loi Veil) voulait protéger les femmes exposées à des grossesses dangereuses pour leur santé (ce dont chaque femme est seule juge) ; ce qui est le bon sens même.
En Belgique la loi introduite  par M. Lallemand et  Mme Michielssens est une loi de dépénalisation, présentée comme telle et non une loi sur le "droit à".
En Belgique comme en France, d'autres en ont fait un droit à l'avortement (ce que formule malencontreusement Mme Ameline), une libéralisation de l'avortement, une méthode contraceptive parmi d'autres, sinon même une libération de bien des choses...

Simone Veil

Pourtant le médecin que je suis, ne se souvient pas avoir entendu une femme citer l'avortement dans ses antécédents médicaux alors que maladies, interventions chirurgicales, accidents et grossesses sont nommés sans difficulté et souvent avec force détails.
L'avortement est un drame ; inutile d'y ajouter la bêtise d'une condamnation. Ce que dit fort justement Pier Paolo Pasolini : "L'avortement est une tragédie; par conséquent j'y suis opposé, tout comme je suis opposé à sa condamnation."

Comme nous tous, Madame Veil n'est responsable que de qu'elle a dit et écrit ; la manière dont on l'a lue, entendue, comprise ou interprétée est de la responsabilité de celles et ceux qui l'entendent.

Il y a loin de l'émission à la réception. Car

Entre ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je suis capable de dire
Ce que je dis,
Ce que vous entendez,
Ce que vous êtes capable de comprendre,
Ce que vous pensez comprendre,
Ce que vous comprenez réellement
Il y a au moins huit occasions de malentendu

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