mardi 12 août 2014

et oui, vous ne le saviez pas mais elle date de 1914

« Vor der Kaserne, vor dem grossen Tor… »

Vor der Kaserne
Vor dem großen Tor
Stand eine Laterne
Und steht sie noch davor
So woll’n wir uns da wieder seh’n
Bei der Laterne wollen wir steh’n

Wie einst Lili Marleen.

Unsere beide Schatten
Sah’n wie einer aus
Daß wir so lieb uns hatten
Das sah man gleich daraus
Und alle Leute soll’n es seh’n
Wenn wir bei der Laterne steh’n

Wie einst Lili Marleen.

Schon rief der Posten
Sie bliesen Zapfenstreich
Das kann drei Tage kosten
Kam’rad, ich komm ja gleich
Da sagten wir auf Wiedersehen
Wie gerne wollt ich mit dir geh’n.

Mit dir Lili Marleen ?
En français ça donne ceci

Devant la caserne/Devant la grande porte
Il y avait une lanterne/Et elle y est encore.
Nous voulons nous y revoir,
Et toujours rester sous cette lanterne

Comme autrefois, Lili Marleen

Nos deux ombres/N’en faisaient plus qu’une
Et nous nous aimions si fort
Que cela se voyait tout de suite
Et que tous les gens devaient le voir
Quand nous nous trouvions sous la lanterne

Comme autrefois, Lili Marleen

La sentinelle appelait déjà
Elle sonnait le couvre-feu,
Ça peut coûter trois jours
Camarade, j’arrive tout de suite
Alors on se disait au revoir
Comme j’aurais voulu partir avec toi,

Avec toi, Lili Marleen

Et là dessus une couche de commentaire, from La Croix, édition de ce jour.

Lied eines jungen Wachtpostens - chanson d'une jeune sentinelle

On ne s’attend pas à croiser Lili Marleen à ce moment de l’histoire, tant cette chanson est rattachée à la Seconde Guerre mondiale. En 1937, année d’édition du poème, la chanteuse Lale Andersen l’interprète dans les cabarets berlinois sur une musique de Rudolf Zink.
L’année suivante, elle commande à Norbert Schütze une version plus martiale, qu’elle enregistre et que Radio Belgrade – pronazie – difuse en 1941. La chanson se popularise parmi les soldats de la Wehrmacht, mais aussi parmi les troupes alliées en Tripolitaine. Lili Marleen est vite adaptée en 48 langues. En 1944, Marlène Dietrich, opposante aux nazis, la chante pour l’armée du général Patton qu’elle accompagne en Europe. La Lili Marleen de 1915 devient ainsi Lili Marlène, l’hymne de la Libération.

Le destin d’une chanson culte

L’ANECDOTE Sur tous les fronts, dans toutes les langues, on entend durant cette guerre des chansons qui révèlent l’âme des hommes. Si les chants slaves se confondent avec ceux de la Révolution de 1917 (La Varsovienne, Le Chant des partisans de l’Amour…), les soldats britanniques, eux, dès août 1914, popularisent It’s a Long Way to Tipperary, composé en 1912. Plus tard, lors de la meurtrière bataille de la Somme de 1916, les sans-grade entament Hanging on the Old Barbed Wire, accusant les oiciers de rester planqués tandis qu’eux « sont suspendus aux barbelés »… La révolte gronde, les chansons l’accompagnent.
« Une autre constante est l’idéalisation de la femme, de plus en plus lointaine à mesure que le conlit perdure et que les hommes, abîmés, se fragilisent », analyse Serge Hureau, directeur du Hall de la chanson. En 1915, c’est Hans Leip, jeune romancier et soldat allemand de la Garde impériale, qui écrit un poème : Lied eines jungen Wachtpostens (Chanson d’une jeune sentinelle). Il y est question d’une femme, une certaine Lili Marleen… Leip expliquera plus tard qu’il était amoureux de deux jeunes femmes : la nièce de sa logeuse, Lili, et une inirmière, Marleen. Il les fusionne en un seul objet de son amour. Pour le chanter à ses copains de chambrée, il compose une musique… Celle-ci est demeurée longtemps inconnue, jusqu’à ce que la découverte récente d’une archive de la radio anglaise, où l’on entend Hans Leip la chanter, la restitue, quasi miraculeusement.
JEAN-YVES DANA

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