mardi 17 mai 2016

La porte, Pascal LC Alain Rémond

C’est un peu bizarre de fêter Pascal juste après la Pentecôte, mais, bon, c’est comme ça, c’est aujourd’hui la saint Pascal. Pour ne pas faire de jaloux, je précise donc qu’il convient de souhaiter une bonne fête, non seulement aux Pascal et Pascale, mais également aux Pascalis, Pascasisus, Pascoal, Paccual, Pasqual, Pasqualino, Pasquier, Pascalet, Pascalin, Pascaline, Pascalou, Pascou, Paschase, Paschasie, Paskal et Pierre-Pascal. Je vous jure que je n’ai rien inventé, j’ai tout recopié scrupuleusement. Sinon, on l’a bien oublié, mais deux papes se sont appelés Pascal : Pascal Ier (98e pape) et Pascal II (160e pape). Il y a même eu un Pascal III, mais c’était un antipape, qui eut l’idée de canoniser Charlemagne (on avait de l’humour, à l’époque). Quant au saint du jour, le vrai de vrai Pascal, il s’appelait Pascal Baylon. Né en Espagne, dans une famille de paysans, il devint berger dès l’âge de 7 ans. À 20 ans, il frappa à la porte d’un monastère franciscain. Et devint portier du monastère. À ce poste, non seulement il ouvrait la porte à tout le monde, mais il donnait tout ce qu’il pouvait à tous les pauvres qui se présentaient. À ses supérieurs, qui trouvaient que ça commençait tout de même à bien faire, il répondait : « S’il se présente douze pauvres et que je donne à dix, il est à craindre que l’un de ceux que je renvoie soit précisément Jésus-Christ. » C’est comme tous les migrants à qui on ferme la porte au nez.
Alain Rémond

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