La commémoration et le ressouvenir…
« C
ommémoration : Terme d’Église », telle est la première définition du mot, en 1680.
« Se dit encore quelquefois & en quelques phrases. Il signifie mémoire »,
est-il ajouté. En l’assortissant de quelques précisions propres à en
offrir le meilleur usage pour les contemporains de Louis XIV :
« On dit faire commémoration d’un tel Saint, faire mémoire d’un tel Saint. » Le mot est entré en langue française au XIII
e siècle, attesté en 1262, à partir du latin classique
commemoratio, mention d’un saint notamment, et le fait de le remettre en mémoire, en en partageant le souvenir, d’où le préfixe collectif
com-,
avec ; ensemble. La commémoration eut un doublet, « commémoraison »,
exclusivement dévolu à la célébration d’un saint, mot qui à dire vrai ne
fit pas vraiment souche. Tout comme le « ressouvenir », jadis synonyme
de la mémoire. Attention, les grammairiens sont formels : ne surtout pas
« commémorer un anniversaire ». Pléonasme, s’exclament-ils en chœur !
On commémore l’armistice, mais pas son anniversaire. Avec émotion quoi
qu’il en soit. Ne surtout pas en perdre le ressouvenir !
par Jean Pruvost
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