mercredi 11 mars 2015

Les cent poèmes - Ogura hyakunin isshû





天智天
Tenchi tennô
L’empereur Tenchi
秋の田の
Aki no ta no
Sous le toit de nattes
かりほの庵の
Kariho no io no
D'une cabane à moisson
苫をあらみ
Toma o arami
Dans le champ de riz



(pause)



わが衣手は
Waga koromode wa
Pluie d’automne
露にぬれつつ
Tsuyu ni nure tsutsu
Dans mes manches

Mais qu'allait faire un empereur dans une cabane au toit percé !


Au Nouvel An les enfants, grands et petits, jouent au jeu des cent poèmes : un meneur de jeu lit la première partie du poème inscrit sur une carte, celui des joueurs qui peut réciter la suite sans erreur reçoit la carte ; le jeu est terminé lorsque toutes les cartes ont été tirées ; celle ou celui qui a rassemblé le plus de cartes a bien sûr gagné.
Bachotage garanti pendant les jours qui précèdent le Nouvel An.

Les cent poèmes ont été écrits par cent auteurs différents ; la forme est celle des "tanka" et NON des haïku comme une poussière de culture pourrait vous le donner à croire.


La forme
Le "tanka" (短歌 : litt.: court - chant) est composé de deux parties : un tercet de forme 5-7-5 et un distique de forme 7-7.
5 ou 7 quoi ? demandez-vous. Pour faire simple 5 ou 7 syllabes (en terme technique précis on parle de "more", du latin mora qui signifie retard).

Le fond
Un tanka pose une question mais ne donne pas de réponse; il ne naît pas de la réflexion mais de l'observation et enfin il ne traite que d'un seul sujet.
C'est, dit-on, la forme littéraire la plus achevée dans la culture japonaise, bien au-dessus du "haiku" qui fait pourtant fureur.

En voilà assez pour aujourd'hui.




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