L'avocat
création de Gregg Williams (La Tampa)
En 1990 l'observation du réseau Usernet par Mike Godwin l'amène à énoncer la loi empirique suivante:
« Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. »Ce serait une forme actuelle de l'argumentum ad hominem ou de l'argumentum ad personam, truc abondamment utilisé, particulièrement en politique et dans les médias, pour désarçonner son adversaire ; son inconvénient est de discréditer celui ou celle qui l'emploie mais peu de personnes s'en rendent compte.
Il ya bien longtemps Arthur Schopenauer a fait la théorie de cette pratique dans "L'art d'avoir toujours raison" (ISBN 2-84205-301-X).
(ça c'est le philosophe bonus : 2 pour le prix d'1)
Il ferait allusion à l'habitude qu'ont certains de discréditer leur interlocuteur (-trice) pour n'avoir pas à répondre à ses arguments, le plus souvent parce que on est soi-même à court d'argument. Ce n'est pas à proprement parler un argument, mais une attaque ad hominem : jouer l'homme au lieu du ballon.
Autre interprétation : il aurait simplement constaté que le recours à Hitler & Co est inévitable lorsque la discussion s'éternise.
Voilà pour Mike Godwin.
Le philosophe
Vient la reductio ad Hitlerum, de Leo Strauss qui ironise sur l'utilisation d'Hitler comme argument.
Le journaliste
Là-dessus se greffe la critique de Glenn Greenwald pour qui toute allusion au nazisme n'est pas en soi déplacée ; la loi de Godwin ne doit pas être utilisée pour rejeter un argument - in casu le nazisme, la shoah... qui est parfois judicieux.
Glenn Greenwald est connu pour avoir publié à partir de 2013 les révélations d'Edward Snowden sur les pratiques de surveillances par la NSA.
Rien n'est simple, pour changer.
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