jeudi 12 février 2015

l'avocat, le philosophe, le journaliste

L'avocat
création de Gregg Williams (La Tampa)

En 1990 l'observation du réseau Usernet par Mike Godwin l'amène à énoncer la loi empirique suivante:
« Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1. »
 Ce serait une forme actuelle de l'argumentum ad hominem ou de l'argumentum ad personam, truc abondamment utilisé, particulièrement en politique et dans les médias, pour désarçonner son adversaire ; son inconvénient est de discréditer celui ou celle qui l'emploie mais peu de personnes s'en  rendent compte.

Il ya bien longtemps Arthur Schopenauer a fait la théorie de cette pratique dans "L'art d'avoir toujours raison" (ISBN 2-84205-301-X).
(ça c'est le philosophe bonus : 2 pour le prix d'1)


Il ferait allusion à l'habitude qu'ont certains de discréditer leur interlocuteur (-trice) pour n'avoir pas à répondre à ses arguments, le plus souvent parce que on est soi-même à court d'argument. Ce n'est pas à proprement parler un argument, mais une attaque ad hominem : jouer l'homme au lieu du ballon.

Autre interprétation : il aurait simplement constaté que le recours à Hitler & Co est inévitable lorsque la discussion s'éternise.
Voilà pour Mike Godwin.

Le philosophe

Vient la reductio ad Hitlerum, de Leo Strauss qui ironise sur l'utilisation d'Hitler comme argument.


Le journaliste
Là-dessus se greffe la critique de Glenn Greenwald pour qui toute allusion au nazisme n'est pas en soi déplacée ; la loi de Godwin ne doit pas être utilisée pour rejeter un argument - in casu le nazisme, la shoah... qui est parfois judicieux.

Glenn Greenwald est connu pour avoir publié à partir de 2013 les révélations d'Edward Snowden sur les pratiques de surveillances par la NSA.
Rien n'est simple, pour changer.

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