mercredi 11 février 2015

Affaires de famille (suite)

Frédégonde (545 - 597)
Clovis engendra Chilpéric 1er, marié à Audevère dont une des suivantes Frédégonde (fried : paix et gund : bataille), fille de serfs, séduit son mari, la fait répudier et devient sa concubine.
  • Mais comme son grand frère Siegebert a épousé la princesse* Brunehaut, Chilpéric décide d'épouser Galswinthe, l'aînée de Brunehaut. Très déçue par son mari (qui course toujours Frédégonde), Galswinthe décide de le quitter; mal lui en prend car on la retrouve étranglée dans son lit. A qui profite le crime, je vous le demande ? Et de une.
Qu'à cela ne tienne, Frédégonde est là pour consoler le malheureux Chilpéric Ier.

  • Haine inexpiable de Brunehaut à l'endroit de Frédégonde. Faide (en anglais feud - une sorte de vendetta privée, très réglementée) : sous l'arbitrage de son autre grand frère Gontran, Chilpéric doit rendre une partie de la dot à Brunehaut en compensation du meurtre de sa soeur.
    Chilpéric promet tout...et déclare la guerre à son frère Siegebert (le mari de Brunehaut). Siegebert l'emporte complètement, presque car, voyez-vous ça, il est assassiné par des envoyés de Chilpéric et... Frédégonde. Et de deux.
     
  
En ces temps troublés la scramasax était le premier recours de certain(e)s
  • Chilpéric redresse la situation. Brunehaut est arrêtée; elle drague Mérovée, le fils à Audovère (et Chilpéric). Mal lui en prend : papa le fait tonsurer puis assassiner, à l'instigation de ? Et de trois.
  • Clovis II (autre fils d'Audovère) est assassiné. Et de quatre.
  • Puis Audovère elle-même. Et de cinq.
  • Fait des crasses à la grand'mère Basine.
  • (perd 4 enfants en bas âge).
  • Naissance de son seul héritier (à elle), Clotaire, dont Chilpéric ne serait peut-être pas le père, et - tiens, tiens ! - mort de Chilpéric soi-même. Brunehaut ou Frédégonde qui n'a plus besoin de lui ? Et de six.
  • Frédégonde fait poignarder l'évêque Prétextat pendant une messe pour l'avoir fait surveiller dans sa ville de Rouen. Et de sept.
  • Elle envoie deux émissaires à Gontran, son allié et père adoptif de Clotaire, (accessoirement frère aîné de Chilpéric et Siegebert) avec qui elle est en froid, pour négocier et si possible l'assassiner, mais ils se font pincer ; ça ne peut pas marcher à tous les coups, n'est-ce pas ?
  • Pour connaître une version un peu différente plus fleurie de cette belle histoire reportez-vous au site http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article2950

A côté de Clovis, Frédégonde et Brunehaut, les Atrides étaient des enfants de choeur.

"Et c'est ainsi qu'Allah est grand!" (Alexandre Vialatte)








* ce qui s'appelle un mariage hypergamique, c'est-à-dire un mariage qui vous fait monter dans l'échelle sociale. Lire par exemple "Bel Ami" de Maupassant, et bien d'autres.

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