vendredi 4 octobre 2013
Evelyn Waugh (1003 -1966)
Le bonhomme était, paraît-il, très difficile à pratiquer : désagréable, méprisant, orgueilleux et critique à faire peur ; et catho avec ça.
A une de ses connaissances qui lui demandait comment il conciliait son peu d'aménité avec ses convictions religieuses, il aurait répondu : "Si je n'étais pas catholique, je serais bien pire encore, à peine un humain."
Mais comme écrivain c'était un styliste hors de pair et de surcroît un modeste artisan de la langue, ainsi qu'il se décrivait lui-même : le mot juste à la bonne place.
Et comme officier (il a "fait" la seconde guerre mondiale), d'un courage qui épouvantait ses hommes de troupe.
Sa pratique de la langue anglaise est qualifiée de très pure et raffinée, et son ton, décrit comme souvent sarcastique, raison pour laquelle je l'apprécie : sous sa plume les masques se craquèlent, les maquillages dégoulinent, les prothèses se dévissent ; bref c'est la fin des grands airs, des oeils de verre et des moumoutes.
Enfin plusieurs de ses oeuvres ont été adaptées au cinéma, comme vous le voyez sur les illustrations.
Son premier roman "Decline and Fall" (Grandeur et décadence) l'a d'emblée propulsé sur le devant de la scène littéraire.
Sur son expérience de la guerre, il a écrit "Sword of Honour" (avec Daniel Craig) dont a été tirée une série qui a fait un bide sanglant.
Comme on le voit, malgré ses sarcasmes sur les faux grands et les vrais petits de ce monde qui ont essayé d'enterrer sa réputation et son souvenir avec lui, ses qualités de styliste et de conteur l'ont fait surnager à cette tempête de m... (cf Flaubert sur les vagues de m... qui menacent de submerger la tour d'ivoire où il a tenté de se réfugier). On voit par là que le respect de la langue mène à tout, parfois même à un semblant d'éternité.
Et que les imbéciles ne gagnent pas toujours.
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