Elles sont également au nombre de trois, les Erinyes (Ερινυες) ou Furies, qui signifie "pourchasser, persécuter" ; leurs noms sont peu connus sauf celui de la troisième ; jugez-en plutôt:
- Tisiphone ("la vengeance")
- Alecto ("l'implacable")
- Mégère ("la haine").
Elles sont nées de Gaia (la terre) et d'Ouranos (le ciel); ce sont des divinités de la terre ou - pour faire savant - "chtoniennes", donc plus anciennes que les jeunots que sont Zeus, Hera, Aphrodite, Poseidon, Hadès, Hephaïstos, Hermès, Apollon, Dionysos, Athena, Artémis et Arès.
Et en tant que telles (privilège d'aînesse), elles n'étaient pas soumises à Zeus.
Leur tâche : non pas juger mais pourchasser, traquer, harceler tous les coupables, sans aucune pitié; aucune prière, aucun sacrifice, aucune circonstance atténuante, aucune intercession ("piston") ne pouvait les fléchir et elles ne s'arrêtaient jamais.
Bref c'étaient des auxiliaires de justice sans défaut.
On les décrivait avec de grandes ailes, des serpents pour cheveux (comme les Gorgones), des fouets et des torches, des yeux remplis de sang.
Dans le tableau, le malheureux est Oreste qui a assassiné sa mère Clytemnestre sur ordre d'Apollon, pour venger son père Agamemnon. Apollon lui file un tuyau en douce : va en parler avec Athéna, ce que fait le pauvre diable. Athéna parvient à faire accepter son arbitrage par les Erinyes mais comme Athéna juge l'affaire trop lourde pour ses seules épaules (c'est une affaire qui intéresse les anciens - les Erinyes - et les jeunes - Apollon), elle demande le concours de onze citoyens athéniens ; serait-ce l'origine du nombre de jurés ? Les douze donnent raison à Oreste mais alors que devient la réputation des Erinyes, si un matricide peut leur échapper ?
Athéna y a pensé ; elle leur propose de devenir les "vénérables", les divinités protectrices d'Athènes, ce qu'elles acceptent. Depuis lors, elles sont appelées les Euménides, ce qui signifie les "bienveillantes".
Sont aussi au nombre de trois:
- les trois Grâces : Euphrosie ("allégresse"), Thalie ("abondance") et Aglaé ("splendeur") qu'on appelle aussi - plus rarement "Charites" (χαριτες).
- les Harpies : Nicothoé, Ocypète et Podarge, aussi appelées les chiennes de Zeus, qui dévorent tout sur leur passage et ne laissent que leurs excréments. Elles s'occupent en particulier des damnés.
Voici le sort qui attend les suicidés chez Dante, tel que le représente (probablement) Gustave Doré
Bien intéressant tout ça, surtout pour moi qui n'ai pas fais mes greco-latines.
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