Jarnac, Agernacus pour les familiers d'Astérix, port fluvial, place forte et ville de la Saintonge, entre Angoulême et Cognac, sur la rive droite du fleuve Charente, département de la Charente, région Poitou-Charente; accessoirement lieu de la donation de la fondation François Mitterand et de sa dernière demeure.
Sous l'ancien régime Jarnac avait aussi ses seigneurs, et la noblesse avait le privilège rare de pouvoir régler ses différends par le duel.
Pour une affaire d'honneur conjugal, le seigneur de Jarnac, Guy de Chabot, provoqua en duel Henri II, fils de François 1er, et donc dauphin.
François 1er interdit le duel pendant plusieurs années puis eut la mauvaise idée de DCD.
Le (nouveau) roi, Henri II, pressé de régler son compte au seigneur de Jarnac mais comme le duel lui était interdit en raison de ses responsabilités politiques, il se devait de désigner un remplaçant; ce qu'il fit en la personne du sire de la Chastaigneraie, François de Vivonne, réputé être une des fines lames du royaume.
Comme Guy de Chabot se savait inférieur à son adversaire, il se mit à l'étude et à la pratique d'une botte secrète avec un maître d'armes italien, jusqu'à la connaître le mieux possible.
Le duel eut lieu le 10/07/1547, sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye en présence du roi, de la cour et de nombreux spectateurs.
C'est là !
Le combat fut entamé avec rapidité, "à toute outrance" (à mort) et dès qu'il eut pris la mesure de son adversaire, le seigneur blessa son adversaire sous le genou une première puis une seconde fois. Considérant qu'il avait honneur perdu, La Chastaigneraie arracha ses pansements deux jours après et mourut d'hémorragie, sans que le roi ait même un regard pour lui car il considérait sa défaite comme une trahison.
Le seigneur de Jarnac fut donc reconnu sinon proclamé vainqueur.
Et le duel fut interdit.
A l'époque personne n'a songé à considérer cette attaque comme irrégulière, perfide ou sournoise.
Le dictionnaire de Furetières en 1727 le qualifiait de "coup mortel et imprévu."
Entretemps les descendants du seigneur de Jarnac eurent la malheureuse idée d'adhérer à la RPR (la Religion Prétendument Réformée, c'à d le protestantisme).
Le dictionnaire de Trévoux, oeuvre des Jésuites qui combattaient la Réforme, y ajoutèrent "ce prend toujours de mauvaise part." Intox avant la lettre.
Littré a d'ailleurs rétabli la vérité, en vain.
En réalité le coup de Jarnac est un coup de maître, une attaque ingénieuse ou particulièrement habile.
Je me suis longtemps demandé et j'ai demandé autour de moi où l'attaque avait pu être portée. Les réponses variaient : le tendon d'Achille (impossible), les tendons de l'arrière du genou (difficile), la cuisse (voir le dessin - possible car elle expliquerait la perte de sang par lésion de l'artère fémorale et le fait qu'il ait fallu s'y reprendre à deux fois) mais le plus probable est, à mon avis une section du tendon rotulien (c'à d sous la rotule) ce qui empêche de prendre appui sur la jambe avant, très fléchie lors des attaques en fente avant; d'ailleurs le texte parle d'attaque sous le genou.
L'honneur conjugal en question avait été mis en cause par Diane de Poitiers, maîtresse d' Henri II, et en rivalité constante avec la maîtresse de François Ier, la duchesse d'Etampes, qui était la belle-soeur du seigneur de Jarnac; c'est pourquoi François Ier qui connaissait ces rivalités de femmes jalouses, avait interdit le duel de son vivant.
and the winner is... (en anglais dans le texte)
Guy de Chabot, seigneur de Jarnac
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