mardi 17 septembre 2013

Ἀνερρίφθω κύβος

En translittération: anerriftô kubos
Et en latin : alea jacta est (d'après Suétone)
et en prime : "franchir le Rubicon".

Expression connue, sans doute, mais de moins en moins employée.


Rome n'est pas loin du Rubicon, qui était donc la limite la frontière de l'Italie, dont le Sénat romain interdisait l'accès aux généraux accompagnés de leurs armées ; l'Italie était donc en quelque sorte l'îlot sacré, un peu comme le quadrilatère qui entoure le parc royal à Bruxelles est interdit aux manifestations.
Car à Rome comme partout ailleurs, il est interdit de s'en prendre aux institutions ou même d'en ouvrir la possibilité.

Ce petit fleuve côtier avait donc une grande importance symbolique; le franchir, c'était défier le Sénat, ce que Jules César a décidé de faire en -49, soit dix ans après l'édit du sénat qui protégeait l'Italie des coups d'états militaires.
En effet César était le proconsul chargé du gouvernement de la Gaule cisalpine, en qualité de quoi il avait "pacifié" la Gaule. Mais si César avait autorité dans sa province, à Rome c'étaient les magistrats - les consuls et les prêteurs- qui avaient le pouvoir. En franchissant le pont sur le Rubicon, César risquait sa tête et celle de ses hommes.

Une grande partie du sénat, les deux consuls et Pompée (le rival de César) prirent la fuite dès que la nouvelle fut connue. Pari gagné !

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