Des gratte-ciel pour quoi faire ?
Et l'on aboutit à un contraste particulièrement frappant dans les cités américaines entre un centre d'affaires très dense et très haut (le downtown) et des quartiers résidentiels bas et diffus, étendus à l'infini, avec pour conséquences la stérilisation de vastes espaces naturels ou agricoles et l'explosion des déplacements pendulaires domicile-travail.
De ce fait, contrairement à une idée reçue, la construction de grande hauteur est gaspilleuse tout à la fois d'espace, d'énergie et de temps (transports), à l'opposé de l'urbanisme de type haussmanien, qui réunit logements, services et locaux professionnels dans un même quartier.
http://www.herodote.net/Gratte_ciel-synthese-2074.php
Heureusement il y a Queneau !
« Grand standigne »
ces beaux immeubles si modernes
on en cassera les carreaux
de plexiglas ou d’ultravitre
on démontera les fourneaux
construits à polytechnique
on sectionnera les antennes
collectives de télévision
on dévissera les ascenseurs
on anéantira les vide-ordures
on broiera les chauffoses
on pulvérisera les frigidons
quand ces immeubles vieilliront
du poids infini de la tristesse des choses »
(Raymond Queneau, « Grand standigne », Courir les rues, 1967)
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