mardi 10 novembre 2015

Bernard Pivot

Bernard Pivot, « gratteur de têtes », dans « Les confessions d’Apostrophes »

Quarante ans après la création d’« Apostrophes », Pierre Assouline soumet quelques séquences mémorables à Bernard Pivot, vendredi 6 novembre sur France 2.

6/11/15 - 11 H 04
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CINETEVE/FRANCE 2
AVEC CET ARTICLE
Dans notre édition des 31 octobre-1er novembre, l’écrivain anglais William Boyd, reconnaissant, rappelait, pour en avoir bénéficié, l’importance considérable d’« Apostrophes », cette émission restée unique au monde.
Quarante ans après sa création, Pierre Assouline soumet à Bernard Pivot quelques moments saillants de ce rendez-vous hebdomadaire qui s’arrêta en 1990. De courtes séquences saisies sur le vif du direct que commente l’animateur-producteur en les revoyant.
On peut ainsi observer ses réactions a posteriori, tamisées ou avivées par le temps, avec les précisions de contexte et de situation qu’il apporte à ces images, qui appartiennent pour toujours au patrimoine de la télévision, pour la plupart restées dans nos mémoires.

PIVOT, UN AMPHITRYON AFFABLE ET AVISÉ

« Apostrophes », dernier salon où l’on venait causer, était régenté par un amphitryon affable et avisé qui se distrayait du spectacle des conversations qu’il organisait.
u long de cet abécédaire illustré, un tantinet paresseux, Bernard Pivot avoue son regret, par modestie, de n’avoir jamais déjeuné avec Françoise Sagan, son coup de foudre pour Jane Fonda, explique sa gestion du très aviné Bukowski sorti du plateau, dévoile les coulisses d’affrontements inattendus (Jean d’Ormesson-Roger Peyrefitte), de l’exécution méthodique par Simon Leys de Maria Antonietta Macciocchi, les ruses de Vladimir Nabokov.
Mais aussi sa culpabilité d’avoir poussé sans ménagement Simenon sur le suicide de sa fille. Quelques grands moments resurgissent comme les crises de fous rires avec Desproges, irrésistible, ou les révélations d’un soir (Claude Hagège).
« Apostrophes » fut aussi marqué par de précieux rendez-vous en tête à tête (Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar, Albert Cohen, Marcel Jouhandeau) et le long compagnonnage avec Alexandre Soljenitsyne, banni de son pays, et, bien sûr, Patrick Modiano. Bernard Pivot, qui se qualifie de « gratteur de têtes », pourrait reprendre à son compte l’impératif moral que se fixait Marguerite Yourcenar : la ferme détermination d’être utile.

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