Dans l'Italie médiévale, certains en tenaient pour la dynastie des Welfs et derrière elle le pouvoir de la papauté ; c'était la "pars guelfa" ou "pars ecclesiae".
D'autres en tenaient pour la dynastie des Hohenstaufen et derrière elle, le Saint Empire Romain Germanique; c'était la "pars gibelina" ou "pars imperii".
Leur opposition aurait débuté lorsque Frédéric II de Hohenstaufen s'est mis en tête de reprendre pied - concrètement - dans une Italie qu'il dominait déjà politiquement.
Les péripéties de cette opposition sont complexes et tortueuses ; on se disputait aussi entre soi (il y avait par exemple des guelfes blancs et des noirs)*.
Leur opposition n'est pas restée confinée à l'Italie ; partie d'Allemagne, elle y est revenue et a traversé l'Europe pour atteindre l'Espagne. On va jusqu'à considérer que, en Europe, les Gibelins sont devenus les champions de la cause catholique alors que les Guelfes ont épousé la cause protestante. Etrange non ?
En résumé, c'était un peu pouvoir fort contre république (nous dirions démocratie).
Tout cela va fort loin, sans doute jusqu'à aujourd'hui. Jugez plutôt:
- Dante a été banni parce qu'il était guelfe blanc. Le père de Pétrarque aussi.
- Machiavel affirmait que Venise versait de l'huile sur le feu pour assurer sa suprématie.
- Roméo et Juliette appartenaient à des deux factions rivales (Cappelletti-Capulet et Montecchi-Montaigu), adossées à l'opposition entre guelfes et Gibelins.
- Montaigne dans son voyage en Italie, était pris tantôt pour un guelfe tantôt pour un gibelin (de quoi vous faire réfléchir avant d'entreprendre un voyage); or le pauvre ne voyageait pas seulement pour son plaisir, mais aussi et surtout pour trouver un traitement à ses lithiases rénales.
- Au XIXème siècle a existé un néoguelfisme, mouvement clérical qui voulait réintroduire la présence active de l'Eglise dans l'état.
Entr'acte.
De qui est-ce le portrait ?
Florence aurait été surtout gibeline, via les Médicis qui roulaient pour l'empereur d'Allemagne alors que Sienne aurait été plutôt guelfe, au moins aussi longtemps qu'elle a été dirigée par les neuf (autrement dit par elle-même et non par un seigneur), sauf que comme toujours rien n'étant éternel ni absolu chez les bipèdes, il y avait dans les deux villes des tenants du parti adverse.
Bref, c'était aussi et déjà en quelque sorte le politique contre le religieux, question probablement éternelle.
En conclusion, même question.
* Ce qui rappelle la prière de l'homme (et de la femme) politique:
" Mon Dieu, protège-moi de mes amis; pour ce qui est de mes ennemis, je m'en chargerai bien moi-même ".
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