lundi 9 juin 2014

Pour Marie-Claude, interprétée par Cécile, Thomas et Anne-Marie - avec mes remerciements pour le travail


On se marie tôt à vingt ans
Et l'on n'attend pas des années
Pour faire trois ou quatre enfants
Qui vous occupent vos journées
Entre les courses la vaisselle
Entre ménage et déjeuner
Le monde peut battre de l'aile
On n'a pas le temps d'y penser

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le cœur à le dire
On ne voit pas le temps passer


Une odeur de café qui fume
Et voilà tout son univers
Les enfants jouent, le mari fume
Les jours s'écoulent à l'envers
A peine voit-on ses enfants naître
Qu'il faut déjà les embrasser
Et l'on n'étend plus aux fenêtres
Qu'une jeunesse à repasser

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le cœur à le dire
On ne voit pas le temps passer


Elle n'a vu dans les dimanches
Qu'un costume frais repassé
Quelques fleurs ou bien quelques branches
Décorant la salle à manger
Quand toute une vie se résume
En millions de pas dérisoires
Prise comme marteau et enclume
Entre une table et une armoire

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le cœur à le dire
On ne voit pas le temps passer

Madame Bertini (c'est la vieille dame) a élevé cinq enfants, les a vus partir et a perdu son mari.
Comme à l'âge dit Moyen (le Moyen-Age qui n'était pas moyen du tout), le veuvage est pour elle l'occasion de vivre libre, "pour elle" comme on le dit si étourdiment.
Vivre, tout court, c'est déjà un sacré programme, que d'aucuns estiment "indigne" d'une dame de son âge.

Le film est de René Allio, 1965; le scénario, de Bertold Brecht et  la chanson, de Jean Ferrat.

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