samedi 13 avril 2013

Ecouté Florence Aubenas, "Le quai de Ouistreham"
Si vous avez des illusions sur ce qu'on appelle, avec une naiveté calculée, néo-libéralisme, écoutez le texte, c'est sur france-culture, à la rubrique feuilletons : le XIXème siècle + l'informatique, la bête cupidité, l'avidité au front bas, l'indifférence à la souffrance des sans-défense.
Vous pouvez l'écouter un soir sans déprime sur le lien suivant: http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-quai-de-ouistreham-de-florence-aubenas.html
En apéro, voici le texte d'exergue de chaque épisode; il n'y en a que cinq, heureusement. Et si après ça vous n'avez rien compris, vous n'aurez pas volé votre malheur.

Le quai de Ouistreham
"La crise. On ne parlait que de ça, mais sans avoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée. Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent: j'avais trop à faire là-bas. J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009. J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre."

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