Si vous avez des illusions sur ce qu'on appelle, avec une naiveté calculée, néo-libéralisme, écoutez le texte, c'est sur france-culture, à la rubrique feuilletons : le XIXème siècle + l'informatique, la bête cupidité, l'avidité au front bas, l'indifférence à la souffrance des sans-défense.
Vous pouvez l'écouter un soir sans déprime sur le lien suivant: http://www.franceculture.fr/oeuvre-le-quai-de-ouistreham-de-florence-aubenas.html
En apéro, voici le texte d'exergue de chaque épisode; il n'y en a que cinq, heureusement. Et si après ça vous n'avez rien compris, vous n'aurez pas volé votre malheur.
Le
quai de Ouistreham
"La crise. On ne
parlait que de ça, mais sans avoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre
la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et
pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai
décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour
chercher anonymement du travail. J'ai loué une chambre meublée. Je ne suis
revenue chez moi que deux fois, en coup de vent: j'avais trop à faire là-bas. J'ai
conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage
avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus
quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je
m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire où je
décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de
février à juillet 2009. J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet
hiver écrire ce livre."
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