Utilisé ad nauseam (ça c'est du latin) pour qualifier ceux et celles (et oui, je suis macho, je fais passer les mecs d'abord, comme au "restau"*) qui ne partagent pas notre avis et le disent.
Dans l'antiquité grecque, il existait plusieurs écoles philosophiques dont le programme était précisément donné par des dogmes; autrement dit, après réflexion, discussions, disputes, sécession, nouvelles réflexions... les tenants d'une école donnée (les disciples de Platon, Aristote, Epicure, Zénon...) en arrivaient à une formulation qui rencontrait l'assentiment de tous (ou presque), qui avait dans leur esprit la forme suivante : "Il nous semble que..."
Seules quelques écoles en faisaient l'économie : les sceptiques, pour des raisons évidentes (σκεπτω - skeptô : je doute), l'école de Diogène dit le Cynique et une troisième dont le nom m'échappe.
Diogène de Sinope, dit "Le Cynique" (de κυων - κυνος : chien)
(Mais pourquoi diable tient-il une lampe allumée en plein jour ? Pour le savoir, suivez le "blog" !)
Arrivant dans un monde dominé par la culture grecque (et l'administration romaine) les judéo-chrétiens ont repris le modèle existant et donc élaboré leurs dogmes, comme tout le monde (c'est-à-dire après réflexion, discussions, disputes, sécessions...). L'élaboration d'un dogme prenait parfois de très nombreuses années (jusqu'à 40 ans, me suis-je laissé dire) et ceux qui avaient entamé la réflexion trépassaient souvent avant sa conclusion. Pour en savoir un peu plus sur le sujet, je vous renvoie à Pierre Hadot et à son "Eloge de la philosophie antique".
Dogmatique n'est donc pas synonyme de fasciste, gauchiste, macho, coco...
Autre chose est le dogmatisme qui est l'attachement inconditionnel et irraisonné à ces formulations et la détermination à les imposer par la force.
Il faut croire que "catégorique" et "péremptoire" ont glissé dans l'oubli ou sont tombés en désuétude. Ou que le but recherché n'est pas la précision de la langue.
Pour le plaisir, re-Diogène, par Jordaens, en couleurs
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* Suivant les manuels de savoir-vivre (ne riez pas, il y a encore des gens que ça intéresse), le monsieur entre le premier, choisit une table, offre à la dame une place d'où elle a vue sur la salle, puis lui demande son avis; si elle ne partage pas le choix du monsieur, elle fait part du sien... A la sortie, même topo : le monsieur sort le premier et s'assure que la voie est libre, qu'il ne pleut pas... Des fois, macho ça peut être bien.
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