lundi 8 décembre 2014

Dernières nouvelles du Proche-Orient compliqué

Note préliminaire à l'intention de tout qui serait tenté de m'accuser d'épouser les opinions exprimées dans ce blog : je fais état de ce qui est dit dans telle ou telle revue, histoire de montrer par exemple à quel point le Proche-Orient est compliqué, de montrer aussi que personne n'est vraiment innocent et qu'il y a donc au moins autant de bourreaux que de victimes car ce sont presque toujours les mêmes; simplement ils échangent leurs rôles suivant les circonstances, dans le plus grand aveuglement. D'ailleurs comme les grandes douleurs les vraies victimes sont muettes.

Ici je cite Roland Jaccard mais ce pourrait être aussi Eli Barnavi et les 600 Israéliens qui soutiennent la création d'un état palestinien. Auquel cas j'aurais été accusé de soutenir les palestiniens etc...
Comme je ne vis pas en état de guerre, je n'épouse pas la vision de l'un OU l'autre camp ; je les regarde l'un ET l'autre et j'essaie de comprendre ce qui se passe. C'est déjà assez compliqué comme ça et au moins ma tension artérielle reste à des valeurs normales.

Dernières nouvelles du Proche-Orient compliqué

La mouche, le café, la Palestine

Par Roland Jaccard


Nous étions, le rabbin Yoseph Geisinski et moi, dans la luxueuse boutique Nespresso à Lausanne en train d’évoquer au comptoir la tuerie perpétrée par des Palestiniens dans une synagogue de Jérusalem quand, soudain, une mouche fit son apparition, spectacle inattendu dans un lieu où George Clooney ne tolère aucune diversion. Le rabbin Yoseph Geisinski suivit la mouche du regard et me demanda : “Que se passera-t-il si elle tombait dans une tasse de café ?” ” Je préfère ne pas y penser ”  lui dis-je. ” Je vais te suggérer quelques réponses, insista-t-il, et tu me feras part de ton approbation ou de tes réserves… ” J’ opinai du chef et le jeu commença.

- Si la mouche tombe dans la tasse d’un Italien, il la brise et sort furieux du bar.
J’approuvai.
- Si c’est un Allemand, il va demander une nouvelle tasse de café, stérilisée si possible.
J’approuvai encore.
- Si c’est un Français, il va sortir la mouche de la tasse et boire son café.
- Bien vu !
- Si c’est un Chinois, il va manger la mouche et jeter le café…
Je marquai ma réprobation en me taisant.
- Si c’est un Russe, poursuivit-il, il va boire le café avec la mouche, comme s’il bénéficiait d’un traitement de faveur.
Je ne pus m’empêcher de sourire.
- Si c’est un Israélien, il va vendre le café au Français, vendre la mouche au Chinois, vendre une nouvelle tasse à l’Italien, boire un thé et, avec tout ce qu’il a gagné, essayé de mettre au point un système pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise…
J’acquiescai.
- Et si c’est un Palestinien, il accusera les Israéliens d’avoir laissé la mouche tomber dans son  café, protestera à l’ONU contre cette agression, demandera une indemnité à l’Union européenne pour une nouvelle tasse de café, utilisera l’argent pour acheter des explosifs, puis fera sauter le restaurant où des Italiens, des Français, des Allemands, des Russes et des Chinois sont entrain d’expliquer aux Israéliens qu’ils devraient offrir leur tasse de thé aux Palestiniens.

J’éclatai de rire. Sans trop savoir pourquoi. Ou, peut-être, en le sachant trop bien. Aucune mouche ne tomba dans nos cafés. Nous apprîmes, en revanche, que les socialistes français s’apprêtaient à reconnaître l’État palestinien.
*Photo : Tim Redlich.


Bon, je sais ! Pour une reprise, j'aurais pu faire plus fin. Reconnaissez tout de même que je suis courageux ; ce genre de salade peut me coûter la vie ; c'est déjà arrivé, surtout dans des lieux publics comme la Place Royale..

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire