Étymologies
Tout ministre n’est qu’un pion de moindre importance
Il y a le Magister — du latin « plus ». D’abord, Magistrat. Puis le G inter-vocalique tombe, du S ne reste qu’une trace, un accent circonflexe, à l’arrivée, voici le Maître. Aussi bien le maître d’école que le maître de l’art du thé. Voir la nouvelle de Yasushi Inoue.
L’existence d’un mot souvent entraîne l’apparition de son contraire. Il y avait par exemple « heur » (du latin augurium, à distinguer de « heure » qui vient de hora — de sorte que « heur » signifiait à l’origine « de bon augure »), sur lequel on a fabriqué « malheur » — et quand on a oublié le sens originel du radical (« Rodrigue, qui l’eût cru ? Chimène, qui l’eût dit ? Que notre heur fût si proche et si tôt se perdît »), on a recomposé l’antonyme « bonheur », qui n’était au fond qu’un pléonasme, tout comme « aujourd’hui » est le pléonasme d’« hui », qui veut dire « aujourd’hui » (et je ne vous dis pas ce que je pense des imbéciles qui disent « au jour d’aujourd’hui »).
« Magister » a donc généré son contraire. À magis, plus, correspond donc minus, moins. Que l’on a substantivé en « ministre ». Comme dans « ministre des menus plaisirs »… « Je suis ministre, donc, je ne sais rien faire », dit excellemment De Funès dans la Folie des grandeurs. Minus !
Ah, précisons tout de suite : le mot est masculin. Tous ceux qui disent « la » ministre en croyant faire plaisir aux théoriciens du Genre font une faute contre la langue. Ce n’est pas du français, c’est de l’idéologie. Et ce que l’on devrait enseigner aux enfants, c’est le français — parce que la langue donne accès à une culture, alors que les idéologies, souvent, ferment la porte sur la culture.
Pour l'article entier (c'est-à-dire avec quelques réflexions sur la politique française) http://www.causeur.fr/etymologies-28996.html
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