mardi 2 juillet 2013

Phylactère toi-même !

Non, ce n'est pas une injure du capitaine Haddock,
bien que à la réflexion, je n'en suis pas si sûr que ça.

(c'est du domaine libre puisque c'est sur la toile, non ?)

Un phylactère c'est donc bien davantage que je ne pensais.

Pour moi c'était d'abord une bulle, ronde ou carrée ou biscornue, dans laquelle les auteurs de BD écrivaient les textes.


ça  c'est SANS phylactère ; c'est fou, non ?

En creusant un peu j'ai découvert que phylactère était le nom qu'on donne dans la religion juive à la petite boîte dans laquelle on mettait un texte de la Torah ou de la bible pour l'attacher par des lanières de cuir à son bras et à son front avant la prière du matin (quand on est un mâle, bien sûr! Qu'allez-vous croire là !).
D'où la petite vignette par laquelle se terminait le précédent blog. Ca s'appelle en hébreux "tefillin". Regardez bien la photos du soldat en prière: voyez-vous les deux tefillins.


Un tefillin peut servir à tout : Steve Reich a composé une mélodie appelée Tehillim en 1981.

Et ce n'était pas tout. L'idée serait venue des romains qui mettaient un petit rouleau dans une boîte en fer pour la mettre autour du cou.

Phylactère vient du mot grec phulatto (φυλαττω : ça en jette, hein ?) qui signifie garder, surveiller, conserver.
On en a tiré le mot phylactère qui signifiait talisman, amulette, grigri, un objet "apotropaïque" (ça, ça en jette encore plus, non ?): en français normal ça veut dire "qui sert à détourner le mauvais sort"..

Chez ce bon vieil Hérodote c'était un poste de garde ; chez un de ses confrères, le bon vieux Platon, c'est devenu un synonyme de gardien et ça a fini en amulette (ça c'est chez Plutarque qui ne rajeunit pas non plus).

On a aussi appelé phylactère le récipient (la boîte, j'explique pour les enfants, ndlr) dans laquelle on mettait les reliques des saints (pour les simples mortels, on appelle les reliques des restes ou de la dépouille) : en français courant, c'est une châsse ou un reliquaire.
La belle châsse que voilà ! C'est celle de Saint Hadelin à Visé.


Dans l'art du Moyen-Age on notait le nom ou les propos d'un personnage sous son portrait dans une bandelette, qu'on appelait aussi phylactère.

en voici une 

et une autre


Et chez nous c'est devenu la bulle des BD.



(Ils sont fous ces gaulois ! ndt)

Voici les portraits de deux hommes qui gagnent beaucoup à être présentés sans phylactère.



Et nous donc !


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