mardi 14 mai 2013

Grèce suite

Marie-Claude demande des éclaircissements sur l'histoire de la Grèce.
Qui n'a guère connu de stabilité depuis son indépendance en 1830.

D'après ce que j'entends, deux familles et leur clientèle se partagent le pouvoir depuis très longtemps : les Papandréou à gauche et les Caramanlis à droite. Il y aurait aussi Konstantin Mitsotakis comme troisième tendance, qui a quitté la gauche pour se rapprocher de la droite.
Tous ont été précédés par Elefteros Venizelos, le grand homme de la Grèce avant 1940. Venizelos (notez qu'il est l'oncle de Konstantin Mitsotakis) a passé le pouvoir au vieux Georges Papandréou dont le fils Andréas, créateur du PASOK, a émergé après la chute des colonels en 1974. Quant à Mitsotakis il n'a pas fait clan, ou pas encore.
Les monarques ne semblent pas avoir joué de vrai rôle durable dans cette histoire; en général, ils semblaient plutôt proches de l'armée qui les soutenait, ce qui leur a coûté leur trône à la chute des colonels. Provisoirement ou définitivement ? Comment savoir dans une histoire où il y a eu tant de définitifs temporaires ?


La pauvre Grèce a, semble-t-il, toujours frôlé la banqueroute. Normal ! Elle n'a jamais eu de Congo. Il faut dire aussi qu'il n'est certainement pas facile de diriger un pays aussi morcelé (le continent, la presqu'île du Péloponèse, une poussière d'îles éparpillées et plus ou moins étendues, dont la Crête et, jusqu'il y a peu, Chypre), et entouré de voisins plus ou moins menaçants, dont la Turquie.
Faire campagne dans un pays pareil n'est certainement pas une sinécure.
Enfin l'histoire récente a été très dure: après la guerre de 40-45, nouvelle guerre, civile cette fois, d'environ cinq ans, qui a laissé des traces dans les esprits. Jamais il n'y a eu de réconciliation nationale entre les descendants des communistes et les autres. Ce qui explique entre autres l'épisode tragique des colonels (au risque de me répéter : voir le film "Z" de Costa-Gavras)

Il paraît aussi que la structure sociale de base y est la famille; le reste compte beaucoup moins. Enfin j'ai lu sous la plume d'un correspondant grec que l'orthodoxie ne pousserait pas beaucoup à l'engagement dans le monde, ce qui ferait que les Grecs seraient moins portés à s'occuper de la chose publique (en latin: chose publique se traduit par "res publica", d'où le mot république).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire