vendredi 10 mai 2013

Grèce, Kapodistrias, Angelopoulos, Costa-Gavras, Metaxas, Churchill

La Grèce est indépendante depuis 1830, comme la Belgique.
A la différence des Belges, les Grecs ont dû se battre contre l'empire ottoman pendant des années (de 1821 à 1830).
Tout le monde s'en mêle : les Russes because l'orthodoxie, les Anglais because Lord Byron,  les Français because Chateaubriand, mais du bout des doigts, because Metternich, l'autrichien qui préférait le statu quo.

Les Grecs de la diaspora viennent donc prêter main-forte à leurs compatriotes 
La Sublime Porte (= les Turcs) ont fait appel aux Egyptiens de Méhémet Ali, leur vassal, histoire de rappeler aux Grecs qui est le plus fort.
Là-dessus les Britanniques s'engagent, pas pour les Grecs mais pour éviter que les Russes n'en retirent tout le mérite, avec les Français et les Russes quand même.

Le premier gouverneur de la Grèce indépendante s'appelle Ioannis Kapodistrias, homme remarquable qui n'a jamais voulu percevoir de salaire, tant la situation de son pays lui apparaissait misérable ; en outre il a laissé sa fortune à l'état grec. Chapeau bas !
Si son histoire vous intrigue, jetez un coup d'oeil sur le site: 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kapodistrias.
Photo !
Ceci dit, il s'est fait assassiner (sur les marches d'une église ! o scandale !) par les fils d'un chef de clan qu'il avait fait emprisonner.

Voilà la tête du chef de clan (en turc: bey, en français: capétan); il porte le nom bien de chez nous de Petros Mavromichalis.

Avouez: ça en jette, non ?

Puis monarchie et république se succèdent suivant les mouvements d'opinion et révolutions de palais. Les militaires m'ont toujours paru faire copain copain avec la monarchie (dernier exemple: le régime des colonels dont la chute en 1974 a coûté sa place au roi de l'époque, mais j'anticipe; à l'occasion voyez "Z" de Costa-Gavras).

Bien plus tard Mussolini lance aux Grecs un ultimatum calculé pour être inacceptable, que le dictateur Metaxas rejette; guerre italo-grecque où les troupes de Mussolini prennent deux dégelées mémorables face au général Papagos. Là-dessus Hitler prend les choses en main, envoie en Grèce des troupes prévues pour envahir la Russie ; résultat: deux mois de retard pour l'opération Barbarossa (les militaires aiment donner des noms à leurs campagnes), d'où Stalingrad et la défaite allemande. Merci les Grecs.
Après la guerre de 1940-45, cinq ans de guerre civile contre les communistes, écrasés grâce à Churchill.

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Pour deux raisons.

  • La première : toute l'Europe a été balayée par un souffle de révolution dès 1815; en 1830, nous n'étions pas tout seuls ; la France a remercié Charles X et la Pologne a tenté de se libérer de la Russie, sans succès (mais c'est grâce à elle que nous sommes devenus indépendants) et surtout en 1848, année qui a été appelée "printemps des peuples" (on a remis ça avec le "printemps arabe", mais c'est un flop de journalistes).
  • La deuxième: si vous voulez voir le film de Théo Angelopoulos "Le voyage des comédiens", il vaut mieux en connaître un minimum sur l'histoire grecque récente. Le film est remarquable.


2 commentaires:

  1. Quelle moustache, Le chef de clan :)

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  2. Tu peux nous en raconter plus sur la Grèce ? J'ai l'impression qu'elle n'a jamais eu un gouvernement efficace!

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