mardi 8 juillet 2014

ceux dont on ne parle jamais : les poissons pilotes

Tour de France, le travail de l’ombre des « poissons pilotes » du sprint


Mardi, les sprinteurs de la Grande boucle espèrent s’illustrer lors de la 4e étape entre Le Touquet et Lille.

Avant de se mesurer dans les derniers mètres devant le stade Pierre-Mauroy, ils seront emmenés par leurs poissons-pilotes.
Ils ne montent jamais sur les podiums ou presque. Ils n’attirent pas la lumière comme les vedettes du sprint pour lesquels ils travaillent. Ceux que l’on nomme les « poissons pilotes » sont pourtant des maillons essentiels dans les derniers kilomètres. Leur rôle : amener leur sprinteur à être le mieux placé possible à 200 mètres de la ligne d’arrivée pour l’explication finale entre les plus véloces du peloton.
Au sein de l’équipe FDJ.fr, Arnaud Démare, le récent champion de France, compte deux poissons pilotes, William Bonnet et Mickaël Delage, l’avant-dernier étage de la fusée. « Moi je travaille pour le dernier kilomètre, explique William Bonnet. Le but, c’est qu’Arnaud ne soit pas enfermé, qu’il puisse défendre au mieux ses chances sans avoir de regret. D’autant que sur le Tour, ça roule très vite, tant les victoires d’étape valent cher. On ne peut pas se permettre d’avoir cinq mètres de retard. » 
Une confiance totale et indispensable 
Chez ces coureurs, lancés à pleine vitesse, le moindre écart peut conduire à une chute brutale. La relation entre le sprinteur et ses poissons pilotes doit reposer sur une confiance presque aveugle. Le sprinteur se focalise uniquement sur la roue de celui qui l’emmène avant de faire parler la puissance de ses cuisses. Du coup, ces coureurs sont souvent aussi proches sur le vélo qu’en dehors. « On roule ensemble toute l’année et on s’entraîne souvent tous les deux, raconte William Bonnet.
Un atout indispensable, car, sur le vélo, cette confiance est mise à rude épreuve et les automatismes comptent beaucoup. « Nos résultats passent par notre sprinteur, indique Mickaël Delage.
Mark Cavendish, qui a dû abandonner le Tour après une chute lors de la première étape, avait ainsi tenu à faire venir Mark Renshaw, avec qui il avait couru entre 2009 et 2011, dans sa nouvelle équipe, pour que ce dernier l’aide à nouveau. « Il est très intelligent et je me sens très à l’aise avec lui, expliquait le sprinteur britannique avant le départ du Tour.
Assumer le rôle de poisson pilote exige d’accepter de mettre son ego de côté et de consentir à vivre dans l’ombre. Une situation qui convient à Mickaël Delage. « On occupe cette fonction lorsqu’on n’a pas soi-même les capacités de gagner, assure-t-il. Je peux me classer à des places honorables, mais je n’ai pas le truc en plus pour gagner. Le rôle de poisson pilote vient naturellement si on a l’esprit de sacrifice. Un coureur dans l’équipe est plus fort que soi, on se met à son service. Et puis, Arnaud (Démare) est reconnaissant et n’oublie pas le travail de ses équipiers. Quand je parviens à l’aider à gagner, je suis satisfait d’avoir apporté ma touche. » Et, comme son sprinteur, il peut lever les bras, victorieux par procuration.
ARNAUD BEVILACQUA (au Touquet)

http://www.la-croix.com/Actualite/Sport/Tour-de-France-le-travail-de-l-ombre-des-poissons-pilotes-du-sprint-2014-07-08-1175944

Des gens dont on ne parle jamais, il y en a des tonnes ! Ca nous change des grandes gueules !
Tout poissons qu'ils soient, ils sentent le frais ! (et non le frai si vous aimez les calembours idiots).

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