lundi 5 décembre 2016

HERODOTE 5 décembre 1484 Le pape enquête sur les sorcières

5 décembre 1484

Le pape enquête sur les sorcières

Par la bulle (*) du 5 décembre 1484, le pape Innocent VIII ordonne une enquête sur les sorciers, les sorcières et la sorcellerie, en vue de définir les signes auxquels on peut reconnaître le pacte d'un individu avec le démon !
Comme l'atteste cet acte, c'est curieusement à la fin du Moyen Âge, tandis que la foi médiévale recule au profit de la philosophie gréco-romaine, que les prétendues sorcières sont désignées à la vindicte publique !

Sale temps pour les sorcières

Martin le Franc, Le Champion des dames, 1451
Au Moyen Âge, en effet, on ne brûlait pas les femmes soupçonnées de sorcellerie mais on se contentait de les exposer en place publique car on les considérait comme de pauvres folles, plus dignes de pitié qu'autre chose.
Tout change à partir du moment où disparaît l'Inquisition, en France et dans les pays germaniques...
Les tribunaux civils héritent des procès en sorcellerie et les juges de la Renaissance, à la différence des inquisiteurs du Moyen Âge, croient volontiers au pouvoir maléfique des sorcières. Ils les font en conséquence brûler à l'égal des hérétiques.
Les chasses aux sorcières sont un phénomène caractéristique de la Renaissance (fin du XVe siècle, XVIe et XVIIe siècles). Elles débutent vers 1430 et la plupart ont lieu entre 1560 et 1630. Elles se soldent par l'envoi au bûcher d'environ 30 000 à 60 000 malheureuses, pour environ le double de procès.
Anna Göldin, die letzte Hexe (film de Gertrud Pinxus, 1991)Ces persécutions sévissent avec le plus d'intensité dans les régions germaniques et surtout en Suisse.
Dans le seul pays de Vaud, on compte un total de 1 700 bûchers (jusqu'à 25 en une seule année !).
La dernière sorcière, Anna Göldi, a été décapitée en 1782 dans le canton suisse de Gladis. Elle a été réhabilitée le 28 août 2008.

Sorcières et animaux, même procès

À partir du XIIIe siècle, en Occident, on instruit des procès contre les animaux domestiques coupables de méfaits comme d'avoir blessé ou dévoré un enfant. Il s'agit le plus souvent de cochons.
Cette forme d'exorcisme est condamnée sans détour par les théologiens comme saint Thomas d'Aquin (1225-1294) ou les juristes comme Philippe de Beaumanoir (1250-1296). Il n'empêche que, sous la pression populaire, elle se développe à la fin du Moyen Âge et plus encore sous la Renaissance, au XVIe siècle. Faut-il y voir une relation avec le développement des procès de sorcières à la même époque ? La question est posée.

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