L’embauche de
l’ancien président de la Commission européenne par Goldman Sachs va faire
l’objet d’un nouvel examen à Bruxelles
Voilà une affaire qui
n’aurait fait aucun bruit il y a quelques années. Qu’un ancien président de la
Commission européenne devienne conseiller d’une banque d’affaires américaine
serait apparu du dernier banal. Pas forcément de bon goût mais dans les mœurs
de l’époque, que l’on s’en réjouisse ou pas. Désormais, l’état d’esprit a
changé et l’embauche, au mois de juillet, de José Manuel Barroso par Goldman
Sachs, décidément, ne passe pas. Au point que
l’actuel président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a dû an- noncer hier
qu’il soumettrait le cas Barroso à un nouvel examen.
Longtemps, il est apparu, disons, logique que de hauts responsables
publics, après avoir quitté leurs fonctions, aillent mettre leur expérience et
leur capital relationnel au service d’institutions privées. Comme salarié, ou
bien en tant que conseiller, consultant ou avocat. Il y a, en pareil cas, des
règles à respecter mais elles ne sont pas très contraignantes. Par exemple, en
ce qui concerne José Manuel Barroso, il lui fallait simplement attendre
dix-huit mois après avoir quitté son poste.
Ce qui a déclenché la colère, dans le cas Barroso, est qu’il soit allé
chez Goldman Sachs pour conseiller cette banque sur le Brexit. Or cette
institution financière a joué un rôle particulièrement trouble dans le
déclenchement de la crise grecque, aidant le gouvernement d’Athènes à maquiller
ses comptes tout en spéculant parallèlement sur la faillite du pays. Comme
beaucoup d’autres, José Manuel Barroso aurait dû se dire : plus jamais ça. Pour
ne l’avoir pas compris, il se retrouve aujourd’hui objet de la plus grande
méfiance et Goldman Sachs avec un conseiller discrédité. Tant mieux.
Guillaume
Goubert
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