Comme l'attestent la multiplication spectaculaire des programmes
interactifs ou le recours systématique aux micro-trottoirs, l'idée
dominante aujourd'hui dans les grands médias est que chacun sait
immédiatement ce qu'il pense, et veut, sans délai, pouvoir le dire. Avec
Répliques, où deux invités confrontent leurs
points de vue sur les grandes – ou petites – questions auxquelles par
profession, par curiosité ou par engagement, ils ont été conduits à
réfléchir, Alain Finkielkraut fait l'hypothèse inverse : pour saisir les
enjeux, pour savoir quoi penser, pour se faire une opinion personnelle,
on a besoin d'être éclairé par d'autres et d'écouter silencieusement
des conversations qui prennent leur temps et qui problématisent le
monde. Qui l'humanisent aussi, car un monde où il n'y aurait que des
bouches pour s'exprimer et plus d'oreilles pour entendre, serait en
apparence parfaitement démocratique, mais cesserait, en réalité, d'être
tout à fait humain.
LE GENERIQUE : "variations Goldberg 1 à 4" de Jean-Sebastien Bach par Glenn Gould.
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